Des travaux d'insonorisation sont en cours depuis hier au Divan Orange, où un concert a dû être écourté mercredi dernier en raison d'une plainte pour bruit excessif. Contrairement à la rumeur qui s'est propagée avant le week-end jusque chez les délégués québécois réunis au festival South by Southwest, tenu à Austin, au Texas, le bar spectacle du boulevard Saint-Laurent a écopé d'une amende de 140 $ mais peut poursuivre ses activités.

«C'est un problème qu'on prend au sérieux», assure Lionel Furonnet, programmateur du Divan Orange, l'un des épicentres des musiques émergentes en tous genres à Montréal. Les travaux amorcés hier, et qui se poursuivront aujourd'hui, étaient d'ailleurs prévus avant l'intervention policière de la semaine dernière, assure-t-il.

Le Divan Orange va augmenter l'épaisseur du mur qui donne sur la ruelle et ajouter une porte-panique afin d'éviter que le sas de la sortie de secours agisse comme un amplificateur et démultiplie les décibels générés par les concerts.

Les responsables de la salle participent également depuis décembre à un processus de médiation auquel prennent part des voisins, la police et l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Catherine Maurice, porte-parole de Projet Montréal, parti au pouvoir dans l'arrondissement, précise que cette médiation ne concerne pas seulement le Divan Orange, mais aussi d'autres bars et salles de spectacle.

Vie nocturne sous surveillance

Lionel Furonnet recherche la «cohabitation» avec ses voisins et dit leur avoir écrit après les événements de la semaine dernière pour les tenir au courant des gestes faits ces derniers mois afin de réduire le bruit. Il va aussi faire affaire avec une firme d'acoustique pour mesurer l'impact des travaux en cours, mais aussi pour connaître le bruit normalement généré par la vie urbaine dans ce secteur de la ville.

La vie nocturne montréalaise, notamment dans l'arrondissement du Plateau Mont-Royal, est sous haute surveillance depuis plusieurs mois. En 2009, le Main Hall et le Zoobizarre, situés respectivement boulevard Saint-Laurent et rue Saint-Hubert, ont été amenés à fermer en raison du bruit et des règles de zonage.

Le Divan Orange ne veut pas connaître le même sort et, s'il assume seul les coûts des travaux faits en ce moment, il signale que sa capacité à payer est limitée. «C'est sûr qu'à un moment donné, la Ville doit mettre la main à la poche», juge Lionel Furonnet.