Un médecin de Marseille, féru d'opéra, s'est pris de passion pour le phénomène Michael Jackson, au point d'écrire un livre sur cette voix hors norme qui pourrait, selon lui, avoir été modelée par des traitements que le chanteur aurait pu prendre dans sa jeunesse.

«À sa mort, j'ai réalisé qu'il était un phénomène hors du commun», a expliqué à l'AFP Alain Branchereau, professeur de chirurgie vasculaire à l'hôpital de la Timone. «Je me suis dit, «c'est une voix de castrat!»»

En discutant avec des confrères, notamment endocrinologues, le médecin aboutit à la thèse d'une «castration chimique», via un médicament, nouveau à l'époque, fabriqué à partir de la cyprotérone, une anti-hormone mâle de synthèse.

«À 12 ans, Michael Jackson a de l'acné, on en est sûr, il en a parlé lui-même comme d'une tragédie. Ce que j'imagine qu'il a pu se passer est qu'on ait proposé à son entourage ce traitement miracle», dit-il, précisant ne pas avoir sollicité les proches du chanteur pour son ouvrage, Michael Jackson, le secret d'une voix, à paraître le 9 mars.

Le traitement «bloque la puberté, la voix ne peut muer», ajoute-t-il, expliquant avoir fondé ses recherches sur la lecture d'une vingtaine d'ouvrages, l'étude de photos, les avis de spécialistes de dermatologie, de physiologie de la voix, de chirurgie esthétique ou d'urologie et même d'un ancien jeune choriste.

Selon lui, le produit stoppe pilosité et larynx et fait que les os continuent de s'allonger sans se souder. Ce qui donne une fine constitution mais aussi un gros coffre de poitrine. Le traitement fini, le larynx reste comme il est: «il garde toute sa vie un larynx d'enfant sur un corps d'homme», dit M. Branchereau.

Habituellement, à l'adolescence, la mue fait que la voix devient pendant un temps incontrôlable. «Or Michael Jackson ne s'est jamais arrêté de chanter», note-t-il.

«Un élément fondamental de ma thèse est le caractère exceptionnel de cette voix, qui s'étend sur trois octaves. Or des voix d'hommes qui s'étendent sur trois octaves, je n'en ai pas trouvées», insiste M. Branchereau, qui se dit «convaincu que c'est ça». Tout en ajoutant: «Mais ce n'est qu'une hypothèse, c'est ma thèse».