Charles Trenet a-t-il eu un fils au Québec? Appelée à se prononcer sur la validité du testament du «fou chantant», la justice française a repoussé mardi l'audience au 21 juin, en attendant d'éclaircir le cas d'un homme affirmant être le fils du célèbre chanteur.

Le tribunal de grande instance de Créteil, près de Paris, devait examiner la demande de Wulfran et Lucienne Trenet, neveu et demi-soeur de l'artiste, qui réclament l'annulation du testament ayant fait de Georges El-Assidi, son ancien secrétaire personnel, son unique héritier.

Depuis de nombreuses années, ces deux parents affirment que Charles Trenet, décédé en 2001 à l'âge de 87 ans, a été abusé au moment de rédiger son testament en 1999. Après deux plaintes pénales infructueuses, ils ont engagé une procédure civile.

Mais mardi, le tribunal a repoussé l'audience parce qu'une troisième personne s'est jointe à leur action: Michel Paradis, un Québécois de 61 ans, qui assure être le fils de l'auteur de Douce France.

D'ici au 21 juin, et au gré de plusieurs audiences procédurales, ce Québécois devra lui-même établir sa filiation avec Charles Trenet avant que le tribunal ne se saisisse de la question et ordonne éventuellement des expertises génétiques.

La procédure reste toutefois aléatoire.

«Charles Trenet ayant été incinéré il n'est plus possible de faire une quelconque expertise ADN» sur le chanteur, a reconnu l'avocat de M. Paradis, Me Mathieu Croizet.

Seule possibilité: une possible comparaison génétique avec Lucienne Trenet.

«Elle n'est que la demi-soeur (...). Mais s'il y a une partie de l'ADN de Charles Trenet chez Lucienne, on peut peut-être le retrouver aussi chez M. Paradis», a estimé l'avocat, qui assure que son client n'agit que pour une seule question de «principe».

Pour sa part, l'avocate de Georges El-Assidi, Hélène Bureau-Merlet, a rappelé que son client a été deux fois blanchi par la justice après le dépôt de plaintes pour «extorsion», «abus de faiblesse» ou «euthanasie».