Si cet homme a la piqûre du big band, il bat aussi les cartes pour son quartette. Jean-Nicolas Trottier, 30 ans, est natif de Victoriaville. Le tromboniste a étudié de l'université McGill pour son premier cycle. Il termine actuellement une maîtrise en composition en plus de gagner sa vie en tant que leader d'ensemble, compositeur et professeur.

Aprèsvoir «écrit sans le savoir vraiment» pour ses confrères de cégep, le musicien a eu la piqûre de l'arrangement et de la composition pour big band alors qu'il était à McGill.

«C'est le trompettiste Joe Sullivan qui me l'a donnée. Mon trip, c'est d'abord le big band. Mes concepts? Ils sont assez traditionnels. Par exemple, j'aime beaucoup les ensembles à la manière de Thad Jones. J'aime les accords denses, c'est-à-dire à sept ou huit notes. Je sais, les big bands en vogue sont  plus gracieux, je pense à Maria Schneider à New York ou encore à Christine Jensen à Montréal. Moi, c'est exactement le contraire ! Plus c'est tendu, plus ça grafigne, plus j'aime ça.  Bien sûr, j'essaie d'équilibrer mon écriture, il faut que la tension lâche parfois!»

Chef de son propre grand orchestre avec qui il a déjà enregistré un album (qu'on peut commander sur sa page MySpace) et présenté sur plusieurs scènes du Québec, Jean-Nicolas Trottier ne peut déplacer son paquebot partout où il le le voudrait, vu les coûts de production d'une telle tribu sur scène.

Alors? On comprendra que le musicien crée pour des formations de petite taille, particulièrement ce quartette qui se produira la semaine prochaine à l'Off festival de jazz de Montréal. Cet ensemble comprend  Alexandre Côté, saxophones (soprano et alto),  Sébastien Pellerin, contrebasse, Michel Berthiaume, batterie. Lancé il y a près d'un an, un très bel album de jazz contemporain en témoigne sous étiquette Effendi.

«J'essaie de combiner les textures et les timbres propres l'improvisation libre mais à l'intérieur des formes. C'est ma quête. J'aime que soit étonnant mais digeste. Contrairement au big band où l'écriture prend beaucoup de place, les structures de mes compositions sont beaucoup plus ouvertes en quartette. En concert, je donne quelques consignes concernant le jeu de chacun, question de créer des contrastes intéressants. Et puisqu'il n'y a ni piano ni guitare, l'harmonie y a moins d'importance.»

On comprendra que la piqûre du quartette contient une autre mixtion...

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Le quartette du tromboniste Jean-Nicolas Trottier se produit le dimanche17 octobre, 20 h, à la Sala Rossa dans le cadre de l'Off festival de jazz de Montréal