Ce quatrième album du collectif de Portland est indiscutablement celui du pianiste, compositeur et chef d'orchestre Thomas Lauderdale. On reconnaît l'empreinte de ce Liberace des temps modernes de la première à la quatorzième chanson, ses excentricités et son flirt avec le kitsch dans lequel il ne sombre jamais tout à fait. Lauderdale injecte du Tchaïkovski et du Schubert dans ses propres compositions, il invite ses amis et idoles à chanter, du Luis de Sesame Street à un ami journaliste en passant par Chavela Vargas, une chanteuse nonagénaire mexicaine qui est une icône gaie. Reprendre Tuca Tuca de Raffaella Carra en y jouant du sitar du film La Party de Blake Edwards, c'est aussi du Thomas Lauderdale tout craché, tout comme l'obligatoire chanson en français, Où est ma tête?, folichonne à souhait. Curieusement, cet album est moins dynamique que les précédents, mais le ton d'ensemble convient parfaitement à la reprise de la très prenante New Amsterdam, de Moondog. Comme leur concert avec orchestre au Festival de jazz l'été dernier, Splendor in the Grass ne fera pas danser le public de Pink Martini dans les allées. Mais on l'écoutera avec plaisir lors d'un repas entre amis.

Chanson à écouter

Splendor in the Grass

POP-JAZZ-LOUNGE

Pink Martini

Splendor in the Grass

***