Loin du rock endiablé des Rolling Stones joué dans des stades pleins, le batteur du groupe britannique, Charlie Watts, revient cette semaine à ses premières amours jazzy avec une série de concerts donnés à Paris dans l'ambiance intime du club de jazz le Duc des Lombards.

Vêtu d'un polo bleu marine et d'un jean noir, le doyen des Stones, âgé de 69 ans, est accompagné sur scène d'Axel Zwingenberger et de Ben Waters, tous deux au piano, ainsi que de Dave Green à la contrebasse.

Durant l'heure et demie que dure son set, le quartet, baptisé The A, B, C & D of Boogie Woogie, en raison de la première lettre du prénom de ses membres, interprète une quinzaine de classiques des décennies 1930 et 1940 de ce courant musical dérivé du jazz, parmi lesquels Lady Be Good, devant une centaine de spectateurs.

«J'ai toujours voulu jouer dans un club de jazz à Paris mais cela n'avait jamais pu se réaliser. Alors, quand l'occasion s'est présentée, j'ai répondu oui immédiatement», a expliqué à l'AFP Charlie Watts, ajoutant que ses autres engagements l'empêchaient de se produire plus souvent avec cette formation.

Un manque de temps qui se traduit, de l'aveu du batteur, par l'obligation pour le groupe de jouer sans avoir réellement eu la possibilité de répéter auparavant.

Au début de la représentation, seuls Axel Zwingenberger et Ben Waters sont présents derrière leur instrument et se lancent dans un duo inspiré, au cours duquel le public peut observer la technique de mains des deux virtuoses grâce aux caméras qui retransmettent en direct leur prestation sur des écrans.

Après avoir patienté au dernier rang, Charlie Watts monte ensuite sur scène avec Dave Green, déclenchant des applaudissements nourris, tandis qu'Axel Zwingenberger vient prendre place parmi les spectateurs.

Le batteur des Rolling Stones, qui attire immanquablement l'attention d'un public scrutant ses moindres mouvements, lance des regards complices à la salle et à ses comparses et affiche en permanence un large sourire.

Le quartet n'est réuni que lors de la dernière partie de la représentation et joue alors avec un public qui bat volontiers la mesure avec les mains ou reprend en choeur des «Yeah! Yeah!».

En outre, si les deux pianistes prennent régulièrement le micro pour s'adresser aux spectateurs, présenter un morceau ou faire applaudir leurs partenaires, Charlie Watts et Dave Green restent, pour leur part, silencieux durant le spectacle.

Habitué aux stades remplis avec les Rolling Stones, le batteur confie ne pas voir de différence lorsqu'il se produit dans des espaces plus confinés.

«Dans les deux cas, on me demande juste de jouer», souligne-t-il.

Pour ses fans, en revanche, le changement est visible et se traduit par davantage de proximité: sitôt Charlie Watts sorti de scène, certains spectateurs se jettent ainsi sur lui pour lui faire dédicacer des albums des Stones, tandis que les passants dans la rue se collent aux baies vitrées pour prendre des photos avec leur téléphone portable.

Débutée mardi, la série de concerts de The A, B, C & D of Boogie Woogie se termine samedi, à raison de deux sets par soir, à 20h00 et 22h00, tous déjà complets. Des places à visibilité réduite sont mises en vente à 19h00 chaque jour, au Duc des Lombards.

Le quartet doit ensuite se produire à Monaco du 14 au 16 septembre.