Le rockeur français Johnny Hallyday a décidé de se séparer de Jean-Claude Camus, son producteur depuis près de 20 ans, pour relancer une carrière en panne et refaire des concerts, après l'arrêt brutal de sa dernière tournée fin 2009, consécutif à son hospitalisation à Los Angeles.

Gilbert Coullier, qui va désormais s'occuper de ses concerts, a annoncé jeudi à l'AFP que la grande star française du rock et de la chanson voulait refaire de «grosses tournées comme auparavant».

«Ça n'exclut pas qu'il pourra faire un Olympia (un salle de dimension moyenne à Paris) mais, l'idée première, c'est de revenir à de grands spectacles», a-t-il ajouté, parlant d'un retour sur scène en 2012.

Selon le producteur, les premiers contacts avec le chanteur ont eu lieu le 14 août et les discussions ont abouti rapidement.

En choisissant Gilbert Coullier, Johnny Hallyday rejoint l'ancien associé de Jean-Claude Camus. Tous deux avaient collaboré au sein de la société Spectacles Camus-Coullier durant une quinzaine d'années. Ils s'étaient quittés en 1991 et le chanteur avait alors choisi celui qui était devenu son confident.

À plusieurs reprises, les rumeurs d'une séparation entre les deux hommes, amis depuis plus de trente ans, ont circulé mais elles ont toujours été démenties.

Début mai, le chanteur, âgé de 67 ans, a ainsi balayé d'un revers de la main toute tension avec son producteur et il s'est dit «scandalisé» par les affirmations publiées en ce sens dans le livre des journalistes Renaud Revel et Catherine Rambert, Johnny, les 100 jours où tout a basculé (First Editions).

«Sache que je continue à te faire confiance, je t'embrasse et t'aime. Ton ami, Johnny Hallyday», écrivait alors le chanteur dans un message à Jean-Claude Camus, que ce dernier a publié sur son site internet.

Jean-Claude Camus avait été en pointe, en fin d'année dernière, pour dénoncer la responsabilité d'un chirurgien français, Stéphane Delajoux, dans les ennuis de santé du chanteur, qui l'ont contraint à mettre sa carrière entre parenthèses. Le producteur avait qualifié de «massacre» l'opération pour une hernie discale subie par Johnny Hallyday le 26 novembre à Paris.

Le chanteur, dont la gloire et la popularité sont énormes en France et dans le monde francophone, avait été hospitalisé dans les jours suivants à Los Angeles, où il s'était rendu peu après son opération. Il n'était sorti de l'hôpital que le 23 décembre après avoir, selon ses dires, «frôlé et côtoyé la mort».

Johnny Hallyday, de son vrai nom Jean-Philippe Smet, avait dû annuler la fin de sa tournée d'adieux à la scène, Tour 66, avec des conséquences financières considérables. Les 160 000 billets vendus pour les 24 derniers concerts ont été remboursés et l'affaire s'est déplacée devant les tribunaux.

Fin 2009, la justice a chargé deux experts médicaux de mener une expertise pour définir d'éventuelles responsabilités dans les problèmes de santé postopératoires du chanteur. Le rapport définitif est attendu pour le 30 septembre.

Selon le site de l'hebdomadaire L'Express, l'artiste, qui a vendu plus de 100 millions de disques, et enregistré 43 albums en quelque cinquante ans de carrière, a décidé de quitter son producteur en raison de «différends d'ordre financier».

Chanteur français le mieux payé en 2009, Johnny Hallyday est un spécialiste des concerts gigantesques, dans les stades, agrémentés de nombreux effets spéciaux.

Johnny Hallyday doit par ailleurs monter pour la première fois sur les planches en septembre 2011. Il tiendra le premier rôle d'une pièce de Tennessee Williams, Le paradis sur terre, au théâtre Édouard VII à Paris.