Matthieu Latreille, l'un des noms les plus connus de notre nouvelle génération d'organistes, clôturait hier la saison dominicale 2010 au Casavant de la Basilique Notre-Dame.

Gagnant d'une bourse de 1000 $ au Prix d'Europe de juin dernier, l'organiste de 27 ans étudia son instrument au Conservatoire avec Jean LeBuis et travaille maintenant le répertoire de l'orgue symphonique avec Pierre Grandmaison, le titulaire de la Basilique. À cet égard, il eût été normal de programmer l'une des grandes symphonies de Vierne ou de Widor, par exemple. Ce sera pour une prochaine fois, souhaitons-le.

Le programme, conçu dans les limites de l'heure convenue pour cette série, restait quand même très valable. M. Latreille débuta par un Bach : le Prélude et Fugue BWV 548, en mi mineur. Il en souligna la grandeur tout en s'en tenant à une registration traditionnelle; sa solide technique en fit même oublier la difficulté d'exécution.

Il fit bien chanter les anches de Notre-Dame dans le Cantabile de Franck, pour ensuite faire vibrer l'orgue tout entier dans la turbulente Danza, courte pièce de son professeur LeBuis datée de 2000.

Pour compléter : la Suite en trois mouvements, op. 5, de Maurice Duruflé, livrée très brillamment dans une grande variété de jeux et de climats et, fait à noter, sans les coupures dans le finale que l'auteur autorise et, fort étrangement, recommande.

MATTHIEU LATREILLE, organiste. Hier soir, Basilique Notre-Dame. Orgue à traction électropneumatique Casavant (1890-1991); 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale.