Mélanie Pain est l'une des charmantes voix découvertes sur les albums de Nouvelle vague, groupe français qui a ramené les tubes post-punk et new wave de notre adolescence dans nos 5 à 7 avec enfants. La revoilà à Montréal pour chanter ses propres chansons.

On n'a pas tellement porté attention aux noms de la quinzaine de chanteuses qui, au fil des ans, ont prêté leur voix à Nouvelle vague. Exception faite de Camille, qui faisait déjà carrière solo avant de participer au projet musical de Marc Collin et Olivier Libaux. Une autre de ces charmantes voix tente maintenant de s'extirper du peloton, Mélanie Pain.

 

Son nom ne sonne aucune cloche? Sa voix de gamine chantant The Killing Moon, le grand hymne d'Echo&The Bunnymen, vous a sûrement marqué si vous avez mis l'oreille au deuxième album de Nouvelle vague. Choyée par les réalisateurs, elle a aussi hérité de l'un des tubes emblématiques des années 80: Blue Monday de New Order.

Mélanie Pain, d'origine normande, ne se destinait pourtant pas à la musique. Après des études à Aix-en-Provence, elle s'est plutôt occupée des communications dans une boîte d'architecture et de design. «Je ne me suis jamais considérée comme une artiste, mais j'ai toujours voulu travailler avec eux. Pour les faire connaître», précise-t-elle.

Le hasard lui a fait sauter la barrière: des maquettes enregistrées pour un ami compositeur (Villeneuve, aujourd'hui collaborateur sur son album solo) ont atterri sur le bureau de Marc Collin. Tentée par l'aventure, elle a plongé et fait ses premiers pas dans le métier avec le groupe: premier enregistrement studio, premier concert et... première tournée internationale.

«Ce n'est qu'après coup que j'ai réalisé que j'aimais beaucoup faire ça», dit la jeune femme, jointe sur son cellulaire, quelque part dans les rues de Paris. À l'entendre, même son premier album solo semble s'être fait tout seul. Des gens lui ont proposé des chansons et, peu à peu, elle s'est mise à l'écriture et à la composition. «Il m'a fallu tout ce temps avant de me sentir légitime de faire la musique», assure-t-elle, évoquant les cinq années qui séparent ses débuts avec Nouvelle vague et la sortie de son album My Name en France, à l'automne 2009.

Des goûts rétro

L'univers musical de Mélanie Pain conserve certains liens de parenté avec celui du groupe qui lui a donné sa première chance. Elle continue d'approcher les choses avec douceur, tout en s'autorisant de délicieux déhanchements pop. Au passé récent - les années 80 -, elle préfère toutefois les influences plus anciennes: romantisme fifties, mélodies sixties et une inclination pour l'esprit cabaret.

Rétro, Mélanie Pain? Elle avoue. «C'est assez vrai dans tous mes goûts, au niveau de la mode comme du cinéma. Je vais plus volontiers vers des films anciens. Ce qui me plaît dans les années 50 à 70, c'est la fraîcheur et la gaité qui transparaissent même dans les chansons tristes, dit-elle. Il y a quelque chose de lumineux, même dans la tristesse.»

Mélanie Pain, ce soir, 22h, au Cabaret Juste pour rire en programme double avec Gaële.