«C'est comme si le 30e anniversaire se poursuit cette année», a fait valoir Alain Simard, président et fondateur du Festival international de jazz de Montréal dont c'était hier (à l'Astral) le dévoilement de la programmation extérieure et gratuite. Seront présentés au 31e FIJM pas moins de 800 concerts gratuits et 600 animations, dont un ambitieux Mardi Gras inspiré de La Nouvelle-Orléans, berceau du jazz comme on le sait.

Ainsi, le plus considérable des festivals montréalais s'amorcera un vendredi et se terminera exceptionnellement un mardi. L'événement durera 12 jours plutôt que 11.

Le mardi 29 juin, 21 h 30, l'Événement spécial Bell, traditionnellement présenté au milieu du FIJM, mettra en vedette la formation montréalaise Beast avec à l'avant l'incandescente Betty Bonifassi. La chanteuse, a-t-on fait remarquer, est la seule à se produire une seconde fois au grand événement - avec Champion en 2006, elle en était la figure de proue.

André Ménard, directeur artistique du festival, était très heureux d'annoncer la présentation gratuite du Brian Setzer Orchestra en ouverture, soit le 25 juin prochain.

«Ceux qui ont assisté à son concert de l'an dernier se souviennent qu'il a fait exploser la salle. Des journalistes se sont alors mis à rêver d'un concert gratuit de ce musicien qui a réinventé le rock'a'billy et le swing», a rappelé Ménard, fier de révéler que ce rêve deviendra réalité.

Le 6 juillet, le Mardi Gras de la Louisiane, «événement spectaculaire et mythique» auquel ont assisté André Ménard et Laurent Saulnier cette année, sera l'événement de clôture du FIJM, présenté de concert avec le commanditaire Rio Tinto Alcan. Ainsi, un grand défilé avec chars allégoriques inspirés des Mardis Gras du monde entier culminera à la place des Festivals où sera donné un grand spectacle avec entre autres Trombone Shorty et le mythique Allen Toussaint. Nul autre que Zachary Richard sera le «grand marsall» du défilé.

«Je ne vous apprends rien en vous rappelant les difficultés que nous connaissons en Louisiane. J'ai d'ailleurs songé à annuler vu la catastrophe, mais j'ai réalisé que venir à Montréal serait plutôt une victoire contre les ténèbres», a dit en substance Zachary, présent à la conférence de presse. Quand à sa responsabilité de «marshall» pour ce défilé du Mardi Gras, le fameux artiste cajun s'est fait rassurant, malgré la catastrophe écologique qui dévaste sa région: «Fiez-vous sur moi. On partira à l'heure et de bonne humeur.»

Parmi les centaines de concerts gratuits présentés sur les scènes extérieures du FIJM, des noms surgissent de la grille: Wop Pow Wow d'Angelo Finaldi, Hombre de Tomas Jensen, l'artiste syrien Omar Souleyman qu'on dit l'un des «chouchous» de Björk, l'Orchestre Septentrional d'Haïti, le guitariste Coco Motoya, la blueswoman et guitariste polonaise Ana Popovic, le rapper torontois Shad, le ska montréalais Planet Smashers (15e anniversaire), le rappeur montréalais d'origine iranienne The Narcissyst, les croisements balkano-funk de Slavic Soul Party, Emir Kusturica et son No Smoking Orchestra, la chanteuse de puissance Lulu Hughes, cette Jazz Mafia de 44 musiciens qui présente une symphonie hip hop pour cuivres, archets et rythmes.

Aire extérieure

Alain Simard nous a d'ailleurs assurés que l'aire extérieure du 31e FIJM s'accommodera des nombreux travaux en cours dans ce quartier aux allures de théâtre de guerre. Afin de maximiser l'espace disponible, on compte même utiliser le «spectrou», terrain vague en attente de construction, là où s'élevait naguère le mythique Spectrum.

Jacques-André Dupont, initiateur du Salon de Guitare il y a quatre ans, a pour sa part indiqué que 150 luthiers parmi les plus renommés du monde seront présents cette année au Salon de Guitare de Montréal, prévu du 2 au 4 juillet dans le cadre du FIJM. Plus de 65 mini concerts y seront présentés, sans compter moult conférences, rencontres avec artistes et luthiers et remise d'un prix hommage à George Benson. Jacques-André Dupont affirme que 7000 personnes ont assisté à l'événement l'an dernier, «ce qui en fait le plus prestigieux salon du genre au monde.»

Le Festival international de jazz, a insisté en outre Alain Simard, fait la fierté des Montréalais. Même le chef de la direction de son commanditaire Rio-Tinto-Alcan, Jacynthe Côté, est venue en personne faire une allocution à l'appui du FIJM, «cette fête, dit-elle, comme il n'y en a nulle part ailleurs dans le monde».