À la suite de la vente du Canadien à la famille Molson, le Groupe Spectacles Gillett (GEG) devient evenko. Nouvelle entité corporative, mais même personnel et même mission: la croissance. Une croissance qui pourrait toutefois inclure plus de spectacles québécois, annonce Jacques Aubé, encore vice-président et directeur général. «On va mettre un peu plus de l'avant les talents locaux», prévoit-il.

Il y a un nouvel incitatif financier. GEG faisait partie d'une société en commandite appartenant à l'ancien propriétaire du Canadien, George Gillett. Comme cette société était américaine, elle n'avait pas accès à nos programmes de crédits d'impôt. «On a quand même organisé les spectacles de Marie-Mai, de Marjo, du Blues d'la métropole (sur Beau Dommage) et plusieurs autres, précise M. Aubé. Ça ne nous arrêtait pas. On restait parfois minoritaire dans ces productions, pour toucher aux crédits. Maintenant, on est une compagnie canadienne, on y a accès. Alors on pourrait s'y investir davantage.»Rappelons que l'année dernière, l'Américain George Gillett a vendu le Canadien, le Centre Bell et GEG au groupe mené par les frères Molson. Le coût de la transaction est estimé à 575 millions de dollars. Avant cette transaction, les frères Molson détenaient déjà 19,9 % du Canadien et de GEG.

Depuis sa création en 2002, GEG a connu une forte croissance. Le nombre de spectacles par année est passé de 128 à 722. «Mon mandat est de poursuivre la croissance, mais pas à tout prix, indique M. Aubé. Je ne produirai pas un spectacle avec des décors en carton, il faut garder la confiance du public.»

Osheaga sort du rouge

Après trois années déficitaires, le jeune festival Osheaga, désormais organisé par evenko, est sorti du rouge l'année dernière. Grâce entre autres à sa tête d'affiche Coldplay, le festival a dégagé «de légers bénéfices» pour la première fois.

«Lancer un festival, c'est un investissement dans les premières années. Ce n'est pas facile, surtout que nous ne recevons pas de subventions», fait M. Aubé.

Arcade Fire et les autres groupes de la mouture 2010 attireront-ils autant de fans que Coldplay? «On va voir, répond-il. Mais les ventes vont bien. On a rapidement écoulé 3000 billets.»

Dans les dernières années, GEG a commencé à investir d'autres salles, comme le Métropolis ou le Club Soda (250 spectacles en 2009). Ce travail se poursuivra, tout comme celui des spectacles dans les provinces atlantiques et ceux au Centre Bell. Evenko conserve aussi le monopole des spectacles présentés au parc Jean-Drapeau, comme le festival Osheaga, le HeavyMTL et le Warped Tour.

Les affaires sont particulièrement bonnes au Centre Bell. C'est une des cinq salles où se vendent le plus de billets en Amérique du Nord. Le Centre Bell est toutefois avantagé, car il n'abrite qu'une seule équipe sportive professionnelle. Plus de dates sont donc libres pour des spectacles. «Pour un assez petit marché comme le nôtre, ça reste impressionnant», dit M. Aubé.