La comédie musicale Le blues d'la métropole, inspirée de l'oeuvre du groupe Beau Dommage, fera plaisir aux «boomers» nostalgiques, certes, mais les jeunes y trouveront aussi leur compte.
Rencontré en répétition mardi au studio Mel's, moins d'un mois avant la grande première du spectacle au Théâtre Saint-Denis, le metteur en scène Serge Denoncourt disait constater à quel point les jeunes embarquent plus que jamais dans l'aventure.
Selon Denoncourt, actuellement, il y a plus de jeunes qui achètent les billets, car ils apprécient selon lui la musique du célèbre groupe québécois.
«Moi-même, a mentionné l'homme de théâtre, quand j'ai dit oui au projet, j'avais indiqué que ça intéresserait surtout les baby boomers. Or, présentement, il y a plus de jeunes qui achètent les billets. Les ados, les teens écoutent cette musique et aiment ça. C'est du folk et c'est toujours à la mode. Les jeunes pensent que cette musique a été composée hier. Et ils ne s'en font pas même si ce ne sont pas les voix du groupe original», a-t-il estimé.
Cette musique se marie à une belle histoire qui s'installe dans le Montréal de 1976.
«C'est tellement nous la-dedans, a dit Denoncourt, cela ne pourrait pas se passer aux États-Unis ou en France. Ça se passe au Québec, avec une mentalité et une sensibilité d'ici. On était alors très heureux de la tenue des Jeux olympiques, de la victoire du Parti québécois. Tout était alors permis. C'est un portrait saisissant de l'époque», a-t-il résumé.
À l'instar des fans traditionnels - et inconditionnels - de Beau Dommage, les spectateurs pourront entendre 29 chansons.
Six jeunes comédiens et chanteurs seront sur scène, appuyés par un vétéran, Normand D'Amour qui campe le rôle d'Yvon Gilbert, un ex-joueur du Canadien ayant sept Coupes Stanley à son actif. Gilbert ouvre une taverne dans Villeray, le quartier de son enfance, et les rassemblements sont nombreux.
C'est D'Amour qui a offert ses services au metteur en scène, et ce dernier était heureux de faire ainsi jouer son ami de longue date.
«Normand savait que je montais cette comédie. Il m'a demandé si je cherchais un gars de 45 ans pour jouer là-dedans. J'ai été surpris, lui qui est tellement sollicité. J'ai donc un des meilleurs acteurs du Québec et mon ami» a confié le metteur en scène.
D'Amour partage son expérience sur la scène et en ajoute car on l'entendra chanter.
«Ce n'est pas nouveau pour moi, a affirmé D'Amour, d'autant plus qu'on a toujours dit que j'avais une belle voix. J'ai déjà joué dans une bande de blues et je connais beaucoup les tounes de Beau Dommage. Mais je prends des cours pour ménager ma voix» a-il ajouté.
Chose certaine, il est heureux de participer au projet.
«Je suis comme un poisson dans l'eau. Ça ne m'énerve pas. J'ai confiance en tous les membres de l'équipe. Nous travaillons comme des forçats. Ça va donner¸un show dont tout le monde va se souvenir», a-t-il prédit.
«Et je capote aussi juste à l'idée d'avoir une vraie bague de la Coupe Stanley» dira-t-il en référence à celle que lui refilera Yvon Lambert, l'ex-joueur du Canadien dont on s'inspire en partie dans l'histoire.
Les autres comédiens et chanteurs sont Pascale Montreuil, Carl Poliquin, Eric Paulhus, David Laurin, Sophie Tremblay et Marylène Cousineau.
On a pu les voir pendant une dizaine de minutes même si Serge Denoncourt ne tenait pas nécessairement à les montrer aux médias.
«Les metteurs en scène n'aiment pas voir d'autres gens en repétition. C'est un lieu intime, mais il faut aussi penser marketing. je tenais à le dire».
Sept danseurs se retrouvent aussi sur scène alors que Nico Archambault signe les chorégraphies.
On a prévu 18 décors différents et des objets typiques dont les célèbres escaliers en colimaçon, le vélo de l'époque avec son siège banane ou encore de grosses bouteilles de bière.
Les arrangements musicaux sont de Christian Péloquin, qui sera aussi sur scène avec quatre autres musiciens.
Le spectacle sera présenté du 31 mars au 11 avril, au Théâtre St-Denis, à Montréal. Des représentations en supplémentaires auront lieu les 15, 16 et 17 avril.