Montréal entend Le Messie trois fois ces jours-ci. Pur hasard, ce Messiah de Handel, l'oratorio le plus célèbre du répertoire, nous arrive en trois enregistrements réalisés, of course, en Angleterre.

Chez Coro, Harry Christophers dirige l'ensemble choral et instrumental The Sixteen et les solistes Carolyn Sampson, soprano, Catherine Wyn-Rogers, mezzo, Mark Padmore, ténor, et Christopher Purves, basse.

 

Chez Hyperion, Stephen Layton dirige le choeur Polyphony, la Britten Sinfonia et les solistes Julia Doyle, soprano, Iestyn Davies, haute-contre (qui chante les solos de mezzo), Allan Clayton, ténor, et Andrew Foster-Williams, baryton (entendu mardi dans le Messie de Labadie).

Chez EMI, Stephen Cleobury dirige le choeur de garçons du King's College de Cambridge, l'Academy of Ancien Music et les solistes Ailish Tynan, soprano, Alice Coote, mezzo, Allan Clayton, ténor (qui figure dans la version Hyperion), et Matthew Rose, basse.

Les trois enregistrements ont en commun l'emploi de petites formations : choeurs de 20 à 30 voix, orchestres d'environ 25 instruments, tous d'époque. L'instrumentation varie peu d'une version à une autre, sauf que le théorbe ajouté par Christophers donne une nouvelle couleur à la partition. L'ornementation vocale varie aussi d'un chef à un autre. Les 53 numéros de la partition correspondent à 53 plages chez EMI; les deux autres marques regroupent certains numéros différemment, ce qui donne 54 plages chez Hyperion et 55 chez Coro.

Le plus intéressant des trois enregistrements est le Coro. Le choeur est exceptionnel de clarté et de couleur et chante avec une ferveur communicative, Christophers montre beaucoup d'imagination dans l'accentuation et le phrasé, la prise de son est intimiste et les solistes sont expressifs, ma seule réserve étant la mezzo, à l'émotion trop retenue.

Stephen Layton dispose d'un choeur plus ordinaire mais il apporte des accents nouveaux à l'orchestre. La soprano possède une voix radieuse et agile, mais le ténor est quelconque, le haute-contre aussi, et le baryton était supérieur dans sa prestation ici mardi dernier.

Malgré les instruments d'époque et le choeur entièrement masculin, la version EMI (qui existe aussi en DVD) est de style plutôt romantique et sans relief. Le ténor Clayton est plus fade encore que dans la version Hyperion; les autres solistes sont meilleurs, surtout la basse, pleine d'autorité, et la mezzo, qui aurait dû figurer chez Coro.

HANDEL : MESSIAH. Trois enregistrements récents :

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HARRY CHRISTOPHERS Coro, coff. 3 d. COR 16062 )

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STEPHEN LAYTON Hyperion, alb. 2 d., CDA67800

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STEPHEN CLEOBURY EMI, coff. 2 d., 2 68156 2

 

**Stephen Cleobury, EMI.

**** Harry Christophers, Coro.