La controverse autour de l'opération de Johnny Hallyday a pris une nouvelle tournure avec l'agression à Paris vendredi soir du chirurgien de la superstar du rock français, plongé dans un coma artificiel à Los Angeles et entouré de ses proches qui se veulent «confiants».

Le Dr Stéphane Delajoux, 42 ans, avait été violemment mis en cause par l'entourage de Johnny Hallyday qui l'accuse d'avoir bâclé une opération subie par le chanteur, le 26 novembre, pour une hernie discale, et d'être ainsi à l'origine de ses complications médicales actuelles.

Le neurochirurgien a été «agressé par deux personnes cagoulées, sans arme, devant témoins», a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Hervé Temime. D'après une source policière, l'agression a été signalée à 22H30 dans un quartier huppé du 17e arrondissement de la capitale.

Alors qu'il sortait de chez lui, une personne cagoulée lui a porté des coups de poing, en présence d'une deuxième personne qui n'est pas intervenue. Il en est ressorti avec un «coquard», selon une source judiciaire. Cette version a été confirmée par le second avocat de M. Delajoux, David Koubbi.

Le chirurgien devait se rendre au service des urgences médico-judiciaires samedi matin, a complété M. Temime sur la chaîne I-Télé, tout en précisant qu'il ne semblait pas dans un état grave.

L'avocat a néanmoins affirmé que son client était «perclus de douleur» et «inquiet pour sa sécurité». D'ailleurs, a-t-il expliqué, après avoir «demandé une protection de manière officielle, il a pu rentrer chez lui avec l'aide d'un garde du corps qui lui a été (...) prêté par un ami».

L'avocat a violemment mis en cause le rôle des médias qui, en fin de semaine, ont multiplié les articles sur son client et son passé judiciaire.

Selon des données recueillies par l'AFP, le médecin a été condamné en justice à plusieurs reprises, dans des dossiers de «faux» ou de «fraude fiscale», mais aussi dans des dossiers en responsabilité médicale.

«Qu'il y ait un lien ou pas (avec l'affaire Johnny, ndlr), la chasse à l'homme à laquelle on s'est livré contre lui depuis 24-48 heures est absolument inadmissible et il faut y mettre un terme», a lancé son avocat.

Le producteur du chanteur aux 100 millions de disques, Jean-Claude Camus, s'en était ouvertement pris au chirurgien, qui a opéré de nombreuses stars françaises et fut le compagnon d'Isabelle Adjani. «On nous a dit que c'était un massacre. Les chirurgiens de Los Angeles ont dit qu'ils étaient outrés», a déclaré M. Camus.

De son côté, l'avocate du chanteur, Virginie Lapp, a indiqué vendredi soir à l'AFP que Johnny Hallyday «étudie d'éventuels recours qu'il peut introduire pour vérifier la conformité de la pratique médicale».

Admis lundi à l'hôpital Cedars-Sinaï de Los Angeles pour une infection consécutive à l'opération, le chanteur, âgé de 66 ans, a été opéré à deux reprises et de nouveau placé vendredi dans un coma artificiel «pour une raison de confort», selon son service de presse à Paris.

Le chanteur, qui devait reprendre sa tournée d'adieux, Tour 66, le 8 janvier, est entouré de ses proches, dont son fils David et sa dernière épouse Laeticia.

La comédienne et chanteuse Line Renaud, qui est également sa marraine, a déclaré sur la radio RTL qu'elle était «extrêmement confiante» car le chanteur «est une force de la nature» et qu'il «veut vivre».

«J'ai confiance, je suis extrêmement confiante, je l'ai vu, il est beau, il est allongé, bien entendu avec des perfusions mais il a un teint magnifique», a-t-elle déclaré, assurant avoir aussi vu David Hallyday sortir de la chambre de son père «confiant».