Les temps changent, chantait Bob Dylan. C'est aussi vrai en ce qui concerne l'écoute intergénérationnelle.

Il y a 30 ou 40 ans, les parents ne «trippaient» pas musique avec leurs enfants. Un monde séparait les jeunes baby-boomers de la génération précédente. Pendant que les plus vieux s'accrochaient à leurs vieux albums de Guy Lombardo, les jeunes vibraient au son des Beatles et de la musique pop. En général, chacun écoutait ses disques dans son coin, isolé.

Comme le fait si bien remarquer Roland Stringer, fondateur des disques de la Montagne secrète: «On était tellement pognés dans le conflit des générations qu'on n'arrivait pas à être ouverts.»

Aujourd'hui, c'est différent. L'éducation est moins autoritaire. L'antagonisme entre les générations est moins marquée.

«À tous égards, il y a moins d'opposition dans les relations parents/enfants», résume le psychologue Don MacMannis. Résultat: la musique pop est devenue un terrain d'entente, alors qu'elle était jadis synonyme de clivage. Non seulement on partage les mêmes disques, mais on va en famille aux mêmes shows.

Qu'on pense aux Trois Accords, ou même au groupe Kiss, qui attirent un nombre surprenant d'enfants avec leurs parents.

Belle complicité, qui ne durera qu'un temps, malgré tout... Dans quelques années, votre ado vous tournera probablement le dos, afin de construire son propre bagage culturel. Et ce jour-là, c'est peut-être lui qui fera votre éducation musicale...