Avec trois ex-membres des Dears, plus deux instrumentistes bien en vue sur la scène musicale québécoise, on peut dire que le collectif montréalais For Those About to Love... mérite l'appellation de «supergroupe». Après des mois d'attente, celui-ci lance enfin son premier album, éponyme, en format vinyle et numérique, sur l'étiquette C4. Entrevue avec le bassiste, guitariste, chanteur et compositeur Martin Pelland.

Martin Pelland, mine de rien, a brassé beaucoup d'air sur la scène locale. D'abord en tant que membre du groupe The Dears, notamment auprès des Valérie Jodoin Keaton et George Donoso III (qui joue aussi de la batterie avec Yann Perreau), nouveaux comparses de For Those About to Love... (FTATL). Puis avec ses propres projets, collaboratifs - il a réalisé le premier album de Malajube - et plus personnels.

For Those About to Love... part de là. Envie de composer et d'enregistrer un tas de nouvelles chansons, et surtout de changer d'air après l'aventure The Dears à laquelle il aura consacré huit années. «Ça ne se voulait pas un projet de scène, même pas un projet de groupe, pour tout dire. Au départ, c'était juste un trip de studio. Je ne pensais pas qu'on se rendrait jusqu'à lancer un album, et envisager sa sortie ailleurs qu'au Québec.» Le groupe négocie présentement le lancement de ces 11 chansons rock aux accents british prononcés aux États-Unis et en Europe.

Le projet cuit à feu doux depuis déjà près de deux ans. Sa copine Valérie était dans le coup, et George - qui bossait en parallèle sur le projet Black Diamond Bay d'un autre ex-Dears, Patrick Krief - n'a pas hésité à se joindre à l'expérience.

Le guitariste Jocelyn Tellier (Dumas, Fred Fortin) et le bassiste François Plante (présentement au sein du groupe d'Ariane Moffatt) ont été recrutés en cours de route. «Pour Jocelyn, c'est arrivé par hasard; on jouait dans un petit bar de Sorel où il s'était produit avec Hello Postier, et Valérie, enceinte, ne pouvait pas jouer avec nous. Quelques heures avant de monter sur scène, Jocelyn a accepté de se joindre à nous, pour le fun. Ç'a tout de suite cliqué.»

Tous les membres ont mis l'épaule à la roue lorsqu'est venu le temps d'écrire ce qui deviendra le premier disque du collectif. De l'aventure des Dears, il reste cette propension indéniablement britannique à faire un rock mélodieux, mélancolique et raffiné. Mais là où les Dears revendiquent l'héritage de The Smiths, FTATL rappelle les premières chansons de Radiohead, offrant un rock franc, mordant sous les envolées lyriques, profond et fébrile. Un premier disque concluant pour Pelland et ses collègues qui, après avoir fait le tour du monde au sein des Dears, squattent aujourd'hui les petites salles: «Une leçon d'humilité, oui, mais aussi une bonne dose de sagesse et de réalisme», concède-t-il.

Ses engagements comme guitariste avec Yann Perreau viennent-ils ralentir les ardeurs de ce nouveau groupe? «C'est une réalité de ce milieu, admet-il. C'est bon d'avoir plusieurs projets en même temps. À cet égard, je pense que des groupes comme Broken Social Scene ont pu nous servir de modèle. Tout le monde là-dedans a eu deux ou trois autres projets à gauche et à droite. Ils sont quand même toujours revenus au noyau.»

«La prochaine année va être déterminante pour le groupe, ajoute Pelland. Ce qu'il y a de bien avec tous nos différents engagements, c'est que lorsqu'on se retrouve pour faire du For Those About to Love..., on est tous très excités.»

ROCK

FOR THOSE ABOUT TO LOVE...

FOR THOSE

ABOUT TO LOVE...

C4

EN UN MOT

Un collectif de musiciens aguerris repart sur de nouvelles bases indie rock mélancolique.