L'organisation M pour Montréal a présenté mercredi soir son tout premier événement au College Music Journal (CMJ), le délirant marathon musical de New York, dans l'espoir de mousser la popularité de groupes québécois.

Quelque 1200 groupes se succèdent à un rythme effréné dans plus de 70 salles pendant les cinq jours de la manifestation. Leur but? Multiplier les concerts dans l'espoir d'être remarqués par des bonzes de l'industrie et impressionner quelques uns des 120 000 curieux qui se pressent de salle en salle.

Évidemment, se faire remarquer dans cet incroyable brouhaha musical relève un peu de l'exploit. Et c'est pourquoi l'organisation M pour Montréal qui fait la promotion des groupes indépendants québécois, a décidé d'organiser pour la première fois un événement au CMJ. Un événement qui s'est ouvert, comme il se doit, part une tournée générale de poutine.

«Cela fait trois ans que l'on participe au festival South by Southwest à Austin et ça marche bien. Cette année, on a décidé d'ajouter des événements à Brighton, en Angleterre, et à New York, au CMJ», précise Sébastien Nasra fondateur et directeur musical de M pour Montréal.

«L'offre musicale est délirante ici et ³l'étiquette² M pour Montréal apporte une crédibilité qui peut aider ces groupes. En les réunissant, on crée un événement qui peut leur donner plus de visibilité et attirer davantage de personnes clés. En trois ans, M pour Montréal s'est rapidement bâtie une notoriété au sein de l'industrie», assure-t-il.

Même si bien des CD ont été pressés depuis le méga succès d'Arcade Fire qui a fait exploser la notoriété de Montréal sur la scène internationale, les groupes de la métropole ont toujours la cote dans le monde de la musique indépendante, croit Gourmet Délice, imprésario du groupe Malajube. «Le buzz autour de Montréal ne semble pas vouloir mourir», dit-il.

En tout, une vingtaine de groupes et d'artistes québécois sont présents au CMJ cette année. M pour Montréal en a invité six à se produire sous sa bannière : Parlovr, Silly Kissers, Beast, Think About Life, We Are Wolves, Malajube et Duchess Says.

Les curieux qui venaient généralement voir un groupe en particulier ont ainsi pu découvrir d'autres talents du 514 par la même occasion. Parmi les 250 à 300 spectateurs qui se sont déplacés mercredi soir, Brendan Sudol, directeur de programmation d'une radio du Connecticut, a ainsi bien apprécié We Are Wolves même s'il était d'abord venu pour l'électro-rock déglingué des Duchess Says.

«Il est difficile de mesurer les retombées d'un événement comme celui-là, précise Gourmet Délice, mais c'est sûr que cela a un impact. C'est un coup de dés. Il peut y avoir quatre personnes dans la salle et cela ne donne rien, mais il peut aussi y avoir deux personnes qui sont importantes dans l'industrie», poursuit-il.

Inclus à la dernière minute après avoir eu des difficultés à obtenir leurs visas, les membres de Parlovr en étaient déjà à leur troisième et dernier concert mercredi soir. Ils espéraient toutefois être invités à donner d'autres prestations à New York d'ici la fin du CMJ, samedi. «Il y a un programmateur qui est venu nous voir ce soir et il est possible qu'on est un ou deux autres concerts», précise Jeremy MacCuish, batteur du groupe.

Hébergé par des amis dans Queens, le groupe faisait de son mieux pour attirer l'attention avec des moyens limités. «On passe notre temps à serrer des mains et à sourire, explique en riant le grand barbu au cheveux en bataille. Avec un peu de chance, on aura impressionné suffisamment de New-Yorkais pour qu'ils nous invitent à revenir jouer ici.»