La chanteuse Juliette Gréco, muse de l'existentialisme et interprète de Boris Vian, Jacques Brel et Serge Gainsbourg, a été distinguée, mercredi soir en France, de la Médaille d'or de la Sacem, la plus haute distinction décernée par la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique.

«Continuez d'écrire, car j'ai faim!», a sobrement lancé à l'assistance Juliette Gréco, accompagnée de son mari et pianiste Gérard Jouannest, après que Claude Lemesle, président du directoire de la société civile, lui a remis son insigne.

L'artiste de 82 ans, grande figure du Saint-Germain-des-Près de l'après-guerre, s'est toujours revendiquée comme «le simple instrument» des auteurs et compositeurs, parmi lesquels figurent Jean-Paul Sartre, Léo Ferré, Robert Desnos, Raymond Queneau, Georges Brassens et Charles Trenet. Elle a aussi brûlé les planches, joué au cinéma, ainsi qu'à la télévision dans la série Belphégor en 1965.

Plus récemment, Gréco a aussi chanté les auteurs de la jeune génération, dont Benjamin Biolay, Olivia Ruiz et le «slammeur» Abd Al Malik.

Si tu t'imagines, Je hais les dimanches, La Javanaise, Jolie Môme ou encore Les feuilles mortes sont quelques-uns des titres de l'immense répertoire que Juliette Gréco défend depuis plusieurs décennies sur scène en France, mais aussi aux États-Unis, au Japon, en Allemagne et au Brésil.