La chanteuse argentine Mercedes Sosa, 74 ans, était vendredi dans un état critique à la clinique Trinidad de Buenos Aires, placée sous assistance respiratoire jeudi, 12 jours après son hospitalisation.

Figure de proue de la chanson populaire et folklorique en Amérique latine, Mercedes Sosa, affectueusement surnommée «La Negra» par ses fans, a vu son état «s'aggraver progressivement en raison de défaillances cardiaques et de problèmes respiratoires», selon le communiqué de la clinique.

«Ce sont des moments de prière», a déclaré le fils de la star, Fabian Matus Sosa, appelant «ceux d'entre nous qui sommes croyants» à prier, et les autres «à insuffler un peu de forces, parce que la pensée positive existe».

«Je suis sûr que maman fait tout son possible pour s'en sortir. Elle a vécu à fond ses 74 ans, elle a fait tout ce qu'elle voulait, elle n'a jamais eu de limites, ni de peur. Elle a vécu une vie très remplie, et très douloureuse», a-t-il ajouté.

La «Voix de l'Amérique latine», qui a enregistré plus de 70 albums, a été nominée le mois dernier pour trois Grammy awards latino, pour son dernier album, Cantora 1, sur lequel elle interprète des grands classiques de la région avec des stars Shakira, Fito Paez, Gustavo Cerati, Julieta Venegas, Joan Manuel Serrat, Joaquin Sabina, Lila Downs ou Calle 13.

Née dans la province de Tucuman, Mercedes Sosa a commencé sa carrière très jeune, subissant la censure en Argentine de la part des gouvernements militaires en raison de son soutien aux mouvements de gauche.

Parmi les plus grands succès de l'interprète à la voix reconnaissable entre toutes, on trouve Gracias a la vida, Si se calla el cantor, SerDa posible el sur?, Amigos mDios ou encore la célèbre Misa criolla.

En 1979, en pleine dictature, elle était arrêtée sur scène en plein concert à La Plata, son public étant également interpellé. Elle partait quelques jours plus tard pour l'exil, entre Paris et Madrid, avant de regagner l'Argentine en 1982, pendant les dernières heures de la junte militaire.

Les années de la «guerre sale», la répression menée par les militaire auront fait quelque 30 000 victimes, mortes ou disparues, selon les organisations de défense des droits de l'homme.