Fameux coup des programmateurs du Piknic Électronik dominical: sortir le dubstep de l'ombre des clubs, son élément naturel, pour l'amener au grand jour irradier la foule de ses généreuses basses fréquences. Dimanche après-midi, le Piknic reçoit Skream et Benga, deux des plus importants représentants de la scène dubstep londonienne.

«Le public nord-américain n'est pas vraiment différent de celui de Londres - sinon qu'il est un peu moins affamé d'exclusivités. L'ambiance des soirées est pas mal identique», dit Beni Uthman, alias Benga, DJ et producteur dubstep qui, à 22 ans seulement, est déjà un vétéran, tout comme son ami Skream (Oliver Jones), d'un an son cadet.

 

Ce dernier a marqué l'histoire du genre à deux reprises, d'abord avec le single Midnight Request Line (2005), l'une des premières productions dubstep à grande diffusion, puis l'été dernier par son goûteux remix de In For the Kill de La Roux, considéré comme le moment où le dubstep s'est exposé au grand public.

Benga, lui, a pondu l'infectieuse Night (en duo avec Coki), une chanson dont l'accrocheur «bip bip» qui lui sert de mélodie s'est retrouvé sur toutes les lèvres. Même des t-shirts: «Ce n'est même pas moi qui ai pensé à faire des t-shirts - je n'ai rien touché pour ça!» dit en rigolant le producteur réputé pour ses lignes de basse hargneuses et ses rythmiques près du techno.

Néanmoins, la chanson a été mise en évidence sur son premier album, l'excellent Diary of an Afro Warrior (2008, sur label Tempa): «Je joue encore certaines de ces chansons, lorsque j'en ai envie. Mais j'ai surtout pas mal d'inédits à vous présenter, des chansons qui seront peut-être sur mon prochain disque», attendu en mars 2010.

Ces deux producteurs et DJ sont originaires de ce qui est considéré comme le «berceau» du dubstep: le quartier Croydon, dans le sud de Londres. «L'endroit est important parce que c'est là qu'on trouvait le disquaire Big Apple Records, où j'ai rencontré Skream. Nous formions une petite communauté de DJ et aspirants musiciens qui ont à coeur d'amener de nouvelles idées musicales sur la scène», ajoute Benga, qui a commencé à enregistrer à l'âge de 16 ans, sans encore avoir manqué de souffle ou d'inspiration.

De bonnes idées comme de bons grooves, Benga et Skream en ont à revendre. À ne pas manquer, ce dimanche, dès 14 h, avec les DJ locaux Hosta et Komodo.