Le nouvel eXcentris renaîtra surtout en musique; elle compose environ 80 % de sa nouvelle programmation, qui débutera officiellement mercredi prochain avec un concert du Suédois Jay Jay Johanson. Le reste sera composé de théâtre, de danse et de cinéma. Près de la moitié des concerts seront consacrés à la relève.

Depuis la fin de la programmation régulière de cinéma en avril dernier, le complexe a subi d'importantes rénovations pour accueillir cette nouvelle programmation multidisciplinaire - celle qu'a toujours voulue son président-fondateur Daniel Langlois. Il l'a présentée fièrement aux médias hier.

Le volet musical sera éclectique, avec du classique (20-25 %), mais aussi du rock, du pop, de l'électro, du jazz et de la musique du monde, indique la nouvelle directrice générale de l'eXcentris, Audrey Benoît.

Parmi les concerts attendus cet automne: une pièce de Pol Pelletier (24 septembre), Leon Fleisher (25-26 septembre), Gonzales (26 septembre), Sayari (30 septembre au 2 octobre), Fritz Helder & The Phantoms (2 octobre), le premier acte de l'opéra Didon et Énée (4 octobre), Christopher O'Riley (15 octobre), Fred Fortin (12 décembre) ainsi que des films du Festival du Nouveau Cinéma.

Le comité de programmation d'une quinzaine de membres est presque complété.

Pourquoi autant de musique? «Parce que c'est le secteur le plus affecté par le numérique, répond Daniel Langlois. Il n'y a pas encore de solution pour créer un nouveau mode de diffusion, alors ça nous intéresse.»

Par exemple, il aimerait diffuser un concert en direct sur l'internet. «C'est compliqué à cause des droits, mais on veut se pencher là-dessus. (...) On pourrait aussi remettre une clé USB du concert à chaque spectateur à sa sortie de la salle.»

Des concerts pop plus conventionnels seront aussi proposés, comme celui de Renée Martel le 3 octobre. «Notre programmation automnale a été en bonne partie montée dans le but d'attirer un nouveau public, explique M. Langlois. À partir du moment où la machine sera bien lancée, c'est là que le volet expérimental va vraiment commencer.»

Nouvelles salles

Designer de formation, Langlois a lui-même redessiné le complexe. Le hall devient un resto-bar ouvert les soirs des concerts. Les salles peuvent prendre différentes configurations.

Par exemple, la principale, la Cassavetes, se divise en trois paliers, avec tables et chaises rouges coussinées, ainsi qu'un bar ambulant. Ses panneaux de bois amovibles lui permettent d'ajuster l'acoustique autant pour un récital de piano que pour un concert rock. Un écran reste aussi disponible pour des projections. Même genre de polyvalence pour sa petite soeur, la Fellini.

Ces deux salles peuvent respectivement accueillir de 300 à 500 spectateurs, et de 220 à 450 (assis ou debout).

On pourra y entendre un Steinway spécial - un «des meilleurs pianos à Montréal aujourd'hui» - acheté à New York.

Des concerts y seront notamment présentés dans le cadre de Pop Montréal et des Coups de coeur francophone. Des échanges se feront avec Spectra pour le Festival de jazz et les FrancoFolies. Et le MUTEK devrait retourner au complexe.

Des artistes ont aussi déjà été pressentis, comme François Girard (réalisateur du Violon rouge) pour un projet d'opéra.

Le nouvel eXcentris est financé par FILMS, une fondation qui vient d'être créée par Daniel Langlois et Herschel Segal (fondateur des boutiques Le Château). Il s'agit d'un organisme à but non lucratif, en voie de devenir un organisme charitable. Les deux mécènes y participent à parts égales. Ils n'ont pas divulgué la somme investie.

D'autres partenaires pourraient se joindre à eux. «Pour le budget, l'élastique va s'étirer en fonction des gens qui s'engageront, prévoit M. Langlois. (...) Mais le but n'est pas de devenir rentable. C'est simplement de devenir viable.»

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Plus d'infos: au www.excentris.com