Notre journaliste Paul Journet fait son bilan des 21es FrancoFolies.

Les deux meilleures minutes

Séropositif Boogie interprétée par Mike Sawatzky et Guy Bélanger. La silhouette de Patrick Esposito était projetée sur la façade de l'UQAM pendant que guitare et harmonica communiaient dans cette déchirante complainte. Comme il n'y avait pas de chanteur invité, on ne se sentait plus dans un spectacle hommage. En plus, la sono était impeccable, du moins sous la tente des médias.

Les deux pires minutes

Otarie au Monde urbain. Leurs chansons peuvent faire sourire sur les ondes des radios universitaires. Mais sur scène, c'est plutôt désolant. Un guitariste et une chanteuse poussent chacun quelques notes, et de la musique préenregistrée se charge du reste. Cela donne de l'ironie branchée qui ne mène pas à grand-chose, sinon à faire sourire un petit public d'initiés.

La fausse bonne idée

Les soeurs McGarrigle au spectacle de Martha Wainwright. À chacun de leurs concerts, Martha ou son frère Rufus invitent leur mère et leur tante. Ce n'est plus une surprise. Mercredi dernier, les soeurs prenaient pas mal de place, surtout que leur répertoire folk contrastait avec les chansons popularisées par Piaf.

La meilleure blague

C'est plus une mise en scène comique qu'un gag. Albin de la Simone racontait l'histoire de femmes rencontrées à Dallas qui devaient le rejoindre sur scène. C'est finalement deux marionnettes de style Muppets qui sont apparues à travers une fenêtre dans le rideau. Amusant avec les choeurs et les chorégraphies.

La révélation

Marie-Pierre Arthur. La Gaspésienne jouait en première partie de Karkwa, mais le Métropolis était déjà bondé et très attentif. Étant à d'autres concerts, je n'ai pas pu voir Bernard Adamus ou Le Roi Poisson, qui laissaient présager de très belles choses.

En résumé

Cette première présentation des Francofolies sur la place des Festivals est concluante. La taille de l'endroit convient parfaitement aux grands spectacles. Il y a eu des occasions manquées, comme cette Grande fête de Corneille qui n'en était pas vraiment une, et des expériences intéressantes mais inégales, comme Jorane avec l'Orchestre Métropolitain. Le plus beau spectacle que j'ai vu est Poussières d'étoiles avec les Colocs. Peut-être parce que mes attentes étaient très basses. Je croyais que les interprètes seraient agaçants, mais on a finalement réussi à les oublier - sauf Paul Piché et Pierre Lapointe. Il ne restait alors que la musique et les mots de Dédé Fortin.

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