Michel Cusson aurait pu continuer à travailler dans l'ombre en composant des musiques ou en réalisant les disques des autres. Mais l'ex-guitariste d'UZEB avait le goût de tenter une nouvelle expérience, la chanson rock en français, avec deux complices de choix: Térez Montcalm et Luck Mervil.

Des chansons, Michel Cusson en a écrit plusieurs pour des spectacles à grand déploiement, qui ont été chantées partout dans le monde dans une dizaine de langues, du français au chinois en passant par l'espagnol, l'italien et l'hawaïen.

 

«Cette fois, dit-il au téléphone, j'avais le goût de le faire avec des chanteurs que j'aime. Térez est la première à qui j'ai proposé ça et elle a embarqué tout de suite. Luck s'est greffé au projet il y a plus d'un an. J'avais le goût d'avoir un gars et une fille, deux personnalités fortes avec des voix très distinctes. On s'est créé un espace où chacun est un peu dans sa zone de danger, jamais tout à fait dans son élément naturel. On veut prendre des risques, aller plus loin, repousser nos limites.»

Pour avoir donné surtout dans la musique instrumentale, l'ex-guitariste d'UZEB et du Wild Unit, créateur des musiques de la télésérie Omerta, du film Maurice Richard et du spectacle Cavalia, et réalisateur de disques (Térez Montcalm, Diane Dufresne, Patricia Kaas), voit dans la chanson un véhicule mélodique et émotionnel intéressant.

«Je n'ai pas honte de le dire, je le fais dans le but de communiquer davantage, j'ai toujours fait ça, rappelle-t-il. Pour le compositeur en moi, l'aspect mélodique est très important. Chaque fois que je fais des mélodies, elles sont de plus en plus claires, elles vont de plus en plus droit au but.»

La matière première de l'album Cusson-Mervil-Montcalm, et du concert qu'ils donneront pour la deuxième fois seulement ce soir aux FrancoFolies - la glace a été brisée à l'Anglicane de Lévis samedi dernier -, était en gestation avant même que Montcalm et Mervil ne s'en mêlent. «Ça a commencé avec Kim Gaboury, un collaborateur avec qui je travaille depuis six ou sept ans, raconte Cusson. On se complète bien, Kim a un background plus rock techno alors que je suis très multidisciplinaire: rock, jazz, name it. Nous avons établi des paramètres sans toutefois imposer un cadre défini pour que Térez et Luck soient à l'aise pour créer.»

Recherche sonore

Cusson parle d'un rock à connotation britannique dont il a composé toutes les musiques. Montcalm et Mervil ont écrit la plupart des textes. «Britannique dans le sens où c'est quand même un univers de guitares, explique Cusson. Ces chansons-là se jouent avec une guitare acoustique et des voix, mais on a quand même mis de l'électricité là-dedans. C'est là que l'apport de Kim est important, c'est très subtil, mais très présent: il y a une recherche sonore dans tout l'album qui peut faire penser à l'approche britannique.»

L'album Cusson-Mervil-Montcalm est presque terminé, il sortira en novembre juste à temps pour la tournée de spectacles baptisée Café Elektric, «le lieu où on «performe», où on s'amuse avec ces chansons-là», explique Cusson. Le groupe qu'on verra aux Francos ce soir comprend Kim Gaboury (guitares et laptop), Maxime Bellavance (batterie) et Jonathan Dauphinais (basse).

Le surlendemain du tout premier concert à Lévis, Cusson jubilait: «La glace est cassée. Le show a été au-delà de mes espérances, je suis encore sur le buzz.» Mais le guitariste ne saurait dire si cette aventure se poursuivra après les spectacles prévus à la fin de l'automne: «Pour l'instant, on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve, mais je peux te dire qu'il y a UN sourire dans chaque visage.»

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CAFÉ ELEKTRIC, PAR CUSSON-MERVIL-MONTCALM, MONDE FRANCOFOU LE LAIT, 19 h ET 22 h.