Du Japon à l'Australie, les fans de Michael Jackson ont pris la tête de l'hommage au «roi de la pop» qui avait lieu mardi sur tous les continents, pendant que la cérémonie officielle qui se déroulait à Los Angeles était retransmise par les télévisions du monde entier.

A Tokyo, c'est par centaines que ses admirateurs, certains en pleurs, se sont massés en fin de journée devant la célèbre Tower Records du quartier «branché» de Shibuya pour regarder vidéos et clips de ses plus célèbres albums, projetés sur des écrans dans les vitrines de magasins.

«Je n'arrive toujours pas à croire qu'il est vraiment mort», confiait Eri Sato, 24 ans.

A des milliers de kilomètres plus au sud, les fans australiens de la star, subitement morte le 25 juin, bravaient l'hiver austral pour se masser devant des écrans géants à Melbourne ou Sydney, qui devaient retransmettre l'hommage final.

A Hong Kong, les organisateurs d'une cérémonie ont demandé aux fans de Jackson de venir habillés de blanc ou de noir, une rose à la main.

La cérémonie d'hommage à Michael Jackson, regardée par des centaines de millions de personnes dans le monde, a commencé mardi matin au Staples Center de Los Angeles par la lecture d'un message de l'ancien président noir sud-africain Nelson Mandela.

«Michael était devenu proche de nous après qu'il eut commencé à se rendre en Afrique du Sud et à (y) jouer régulièrement», a lu le chanteur Smokey Robinson devant les milliers de personnes. «Nous avions une grande admiration pour son talent (...), Michael était un géant et une légende.»

La cérémonie qui a duré 90 minutes s'est terminée sur les pleurs de Paris, la fille de Michael Jackson âgée de 11 ans. Celle-ci a déclaré sur scène, entourée des membres de la famille Jackson, que «Papa était le meilleur père».

La dépouille de Michael Jackson, dans un cercueil doré à l'or fin transporté dans une limousine noire, était arrivée peu avant le début de la cérémonie accompagnée par les autres voitures du cortège funéraire, qui réunissait des proches et la famille de la star, après un service funèbre privé au cimetière de Forest Lawn, dans les collines d'Hollywood, qui a duré une petite heure.

Devant l'édifice, des admirateurs avaient installé un grand coeur rouge, barré du message «Nous t'aimons Michael» et de nombreuses pancartes rendent hommage au chanteur disparu. «Nous nous souviendrons de Michael Jackson», dit l'une d'elles.

Sur la façade du Staples Center, d'immenses écrans géants diffusaient des images retraçant la carrière de l'artiste.

Pour Barack Obama, «il n'y a aucun doute, il était l'un des plus grands artistes de notre génération, peut-être de n'importe quelle génération», a-t-il dit, interviewé à Moscou par CNN.

«Comme Elvis (Presley), (Frank) Sinatra, comme les Beatles, il faisait partie intégrante de notre culture», a ajouté le président américain.

A Gary (nord des Etats-Unis), ou Michael Jackson est né le 29 août 1958, les fans se sont rassemblés toute la journée de mardi devant la petite résidence des Jackson, au 2300 Jackson Street, où des vendeurs de souvenirs avaient installé des stands au petit matin.

En Europe, la plupart des grandes chaînes généralistes espagnoles, françaises, allemandes ou autrichiennes, diffusaient l'hommage, en direct ou en montrant des extraits.

A Berlin, la salle omnisports O Arena, d'une capacité de 17 000 places, était ouverte au public pour qu'il puisse y suivre la retransmission en direct.

En Roumanie, les fans de la pop star étaient invités dans un grand parc de Bucarest et à Costinesti, au bord de la mer Noire, pour y revoir sur des écrans géants les clips vidéo de la star pendant que les chaînes d'information diffusaient l'hommage en direct.

Passionné de musique, l'ancien Premier ministre letton Ivars Godmanis, devait animer pendant cinq heures une émission en hommage à Michael Jackson sur la radio privée SWH, diffusée en deux parties samedi et dimanche.

Au Chili, les policiers du palais présidentiel de la Moneda ont effectué mardi le changement de la garde au son de la chanson «We are the world», pour rendre hommage au «roi de la pop».

Sur le web, des adieux mondiaux sans précédent, envoyés dans toutes les langues sur Facebook, MySpace ou Twitter, ont accompagné l'hommage public. «Nous faisons notre propre veillée (funèbre) au bureau», confiait Rachael Miller sur Twitter.

Et en Afrique, à Krindjabo, capitale du royaume du Sanwi, dans le sud-est de la Côte d'Ivoire, où le chanteur avait été intronisé «prince» en 1992 au cours d'une visite, le roi Amon N'douffou V devait encore annoncer la date de la cérémonie prévue dans le village en hommage à Michael Jackson.