Allô toulmonde! Raôul Duguay prépare un CD double à forte teneur de jazz. Voilà la bonne nouvelle que nous avons apprise lundi au vernissage de la Galerie du Festival, de la bouche même de l'éternel interprète de La Bitt à Tibi. «Je me suis monté un petit studio chez moi. J'y travaille encore tout seul, mais à un moment donné, je vais inviter du monde...»

Le Valdorien n'est pas étranger au jazz, qui s'est fait connaître à la fin des années 60 comme voix du groupe interdisciplinaire l'Infonie, méga-patente (jusqu'à 33 membres) née de la rencontre des formations du saxophoniste Walter Boudreau - le maestro aux souliers rouges, aujourd'hui directeur artistique de la Société de musique contemporaine du Québec - et du Quatuor du Jazz libre du Québec. Disons que les Infoniaques faisaient dans le flyé...

Ce disque aura pour thème les quatre éléments et le poète abordera peut-être dans l'autre certaines questions du pays-toujours-à-faire, «colonisé, à libérer! Taladi-ladi-dilam!». L'approche élémentaire - «pour parler d'environnement» -, fait rêver: Raôul à l'eau, Raôul en l'air, Raôul à terre, Raôul en feu...

«Ce sera mon testament», avertit Raôul Duguay, poète sans âge de 70 ans.

Les jam sessions du FIJM ont commencé mercredi dans leur nouveau home: le restaurant Balmoral de la Maison du jazz Rio Tinto Alcan. Tous les soirs, de 23 h à la fermeture, le trio John Rooney/Jim Doxas - avec Rémi-Jean Leblanc à la contrebasse - y garde vivante une des plus anciennes traditions du Festival.

Comme son voisin l'Astral, Le Balmoral, du nom de l'îlot où est construit l'édifice Blumenthal/Maison du jazz, est encore à la phase de «débogage», tant pour le service que la logistique interne, mais ses gens travaillent avec diligence et le mot commence à se passer: belle place.

Et excellent trio de jazz!

Le concept des jam sessions a pris naissance dans les années 40 à New York, où les jazzmen, après leurs spectacles, se réunissaient dans une boîte pour jouer la musique qu'ils ne pouvaient interpréter dans leurs formations respectives, pour en mettre plein la vue aux copains ou, plus simplement, pour jouer relax avec «une petite froide» à portée de la main. Le principe est simple: il y a une formation-maison, d'habitude un trio comme au Balmoral, à laquelle les nouveaux arrivants s'ajoutent (comme mercredi le saxo Chet Doxas) ou le temps de quelques pièces, prennent la place de l'un des membres dudit trio.

Le contrôle de la qualité est difficile, surtout avec les musiciens qu'on ne connaît pas, nous dira Jim Doxas qui dirige la circulation sur la petite scène du Balmoral. «Une fille arrive et nous dit qu'elle est chanteuse à New York... O.K., embarque. Après, en jasant, son amie nous dit qu'elle chante dans une chorale d'église... On est obligé de prendre des risques, mais c'est correct.»