Melody Gardot chante dans la pénombre, mais sa personnalité artistique et son ascendant sur le public évoluent à la vitesse de la lumière. L'an dernier, au Théâtre du Nouveau Monde, nous avions découvert une jeune femme aux talents multiples, dont le premier album ne donnait qu'un petit aperçu. Hier, au Théâtre Maisonneuve, elle était déjà ailleurs, imposant à ce public encore vierge un univers tout en nuances par un simple claquement de doigts.

Son nouvel album aux orchestrations sophistiquées, My One and Only Thrill, est un pas de géant. Hier, il n'y avait ni orchestre, ni même section de cordes; pourtant, toutes les chansons, des plus vieilles aux toutes récentes en passant par Ain't No Sunshine de Bill Withers, s'imbriquaient l'une dans l'autre, participant de la même ambiance pour laquelle même le mot «feutrée» est un peu trop fort.

L'artiste américaine nous a dit son bonheur d'être à Montréal, qui l'a fait découvrir au reste du monde, puis nous a remerciés en replongeant avec ses cinq complices dans cette musique où s'entremêlent jazz, blues, chanson et poésie, et qui lui sort par les pores de la peau. Tout discrètement.

Melody Gardot, Théâtre Maisonneuve, ce soir, 18 h.