Mike Sawatzky, André «Vander» Vanderbiest, les frères Diouf et d'autres anciens musiciens des Colocs entrent en studio lundi matin pour enregistrer une chanson inédite de Dédé Fortin.

La comète, poème publié dans La Presse au lendemain de la mort du chanteur, était considéré jusqu'ici comme le dernier texte qu'il avait écrit. Il appert que c'est également le dernier qu'il ait enregistré. La Presse a pu entendre deux versions de la chanson. Dans la première, très dépouillée, Dédé Fortin chante en s'accompagnant de ses pieds, qui marquent le rythme à la manière de nos chanteurs traditionnels. Le ton est à la complainte, ce qui sied parfaitement à ce texte empreint de solitude, où le chanteur parle de «cafard», de «vertige» et de «peur». La mort rôde.

Partant de la deuxième version - où on entend de l'harmonica, de la batterie, de la guitare et de la basse - les anciens Colocs construiront des arrangements plus étoffés dans l'espoir d'en arriver à une version finale. Si la production ne souffre d'aucun délai, les trois versions de La comète seront mises en vente en format numérique (sur iTunes et Archambaultzik, donc) dès la mi-juillet. Un CD sera aussi pressé, mais ne sera pas mis en marché avant le 4 août.

La comète, dans sa version publiée dans La Presse en mai 2000, se terminait sur une note sombre. Dédé Fortin évoquait son «peuple, indécis et rêveur», son «pays fictif» et se disait «le coeur plein de vertige et rongé par la peur». Or, la version qu'il a enregistrée s'achève au contraire sur une note d'espoir. Plutôt que de se taire après le dernier quatrain, il reprend le précédent et conclut: «Et dans la solitude de ce nouveau désert/J'aurais tout à construire pour accueillir la paix/Et tout mon temps aussi pour prévenir l'univers/Que la joie est revenue et qu'elle reste à jamais.»

Une partie des profits générés par la vente de ces trois versions de La comète iront à la Fondation Dédé Fortin, qui se consacre à la prévention du suicide.