«Légende», «talent génial», «icône musicale» : stars du showbizz et fans du monde entier pleuraient la mort du «roi de la pop» Michael Jackson, dont le grand retour sur scène était attendu cet été à Londres, où des centaines de ses admirateurs se sont réunis vendredi soir.

«Mon coeur, mon âme sont brisés. J'aimais Michael de tout mon coeur et je ne peux pas imaginer ma vie sans lui», écrit l'actrice britannique Elizabeth Taylor, une de ses amies les plus proches, dans un communiqué au ton déchirant.

Liza Minnelli s'est quant à elle dite «absolument dévastée». «Il avait un talent génial, il a révolutionné le show business», a déclaré à l'AFP la chanteuse américaine, qui parlait «au moins une fois par semaine» avec cet «homme merveilleux».

«Attristé et choqué», Paul McCartney a salué la mémoire de l'«homme-enfant à l'immense talent».

«Je ne peux plus m'arrêter de pleurer... J'ai toujours admiré Michael Jackson. Le monde a perdu l'un de ses très grands, mais sa musique vivra pour toujours», a réagi la chanteuse Madonna.

Le producteur Quincy Jones, qui a fait de Michael Jackson dans les années 80 la star planétaire avec l'album Thriller, s'est dit aussi «totalement bouleversé».

Sa musique «est jouée dans tous les coins de la planète, et c'est parce qu'il avait tout - talent, grâce et professionnalisme. J'ai perdu mon petit frère aujourd'hui et une part de mon âme s'en est allée avec lui», a-t-il ajouté.

De son côté, le président américain Barack Obama considère que Michael Jackson était une «icône» de la musique, mais que certains aspects de sa vie étaient «tristes et tragiques», a dit son porte-parole Robert Gibbs.

Des élus de la Chambre des représentants américaine (chambre basse du Congrès) ont eux aussi rendu hommage au «roi de la pop», qualifiant ses talents de «divins», tout comme le très sérieux Osservatore romano, le quotidien du Vatican, pour lequel il «est certainement un mythe de la pop music».

«J'ai ressenti une grande émotion (...) C'est un homme qui a apporté beaucoup à la musique et à la danse», a confié le chef de l'État français Nicolas Sarkozy.

C'était «un talent unique qui regroupait des talents multiples»... et a marqué son époque de «façon saisissante», avait auparavant réagi son épouse Carla Bruni-Sarkozy

Dès l'annonce du décès de Michael Jackson, des milliers de fans se sont rassemblés à Los Angeles et à New York, tandis que les messages d'internautes éplorés inondaient la Toile.

En Chine, où Thriller a accompagné les premières années d'ouverture du régime communiste sur le monde, une centaine d'admirateurs, les bras chargés de fleurs et de photos du chanteur, ont participé à une veillée aux bougies sur les berges d'un lac du centre de Pékin.

À Berlin, les fans se recueillaient à l'entrée du musée Tussaud, où a été dressé un autel orné d'une statue de cire du chanteur.

Comme à Londres, où ses admirateurs ont entonné certains de ses tubes dans la rue, quelques centaines de personnes lui ont rendu hommage à Bucarest.

Partout, des artistes reconnaissent avoir été influencés par la star.

«Les clips vidéos de Michael Jackson ont donné le ton de tous les clips musicaux par la suite», a estimé le réalisateur Zhang Yuan, qui s'en est inspiré pour les artistes de la jeune scène rock chinoise.

Pour le DJ français Bob Sinclar, Michael Jackson «a fait exploser la musique noire au sein du grand public».

Le spécialiste de la musique électronique Jean Michel Jarre l'a qualifié de «sorte d'Elvis à l'envers» qui, comme Presley, avait fusionné musiques noire et blanche. Pour lui, «Elvis était un blanc qui voulait être noir et Michael était un peu l'inverse».

«Michael Jackson a fait en sorte que la culture accepte une personne de couleur bien avant Tiger Woods, bien avant Oprah Winfrey et bien avant Barack Obama», a affirmé le révérend Al Sharpton, militant des droits civiques des Noirs.

Pour le gouverneur de Californie, Arnold Schwarzenegger, «le monde a perdu aujourd'hui l'une des figures les plus influentes et les plus emblématiques de l'industrie de la musique».

Le «roi de la pop» devait effectuer son grand retour sur scène cet été à Londres avec une cinquantaine de concerts.

«Je pense que le stress, l'anticipation et la passion qu'il émettait de son coeur, voulant faire un retour réussi, l'a gagné. Peut-être que le stress l'a tué», a déclaré l'animateur israélien Uri Geller, proche de Michael Jackson.

Le producteur de cinéma tunisien Tarak Ben Ammar, ami et ex-gérant de Michael Jackson, a, lui, exprimé sa colère.

«Il est clair que les criminels dans cette affaire sont les médecins qui l'ont soigné tout au long de sa carrière, qui lui ont détruit le visage, lui ont donné des médicaments pour lui enlever les douleurs», a-t-il dit.

La pop star, dont les nombreuses opérations esthétiques suscitaient la polémique, a reçu l'hommage de la Fondation Nelson Mandela. «Ses fans dans le monde entier ressentiront cette perte», a commenté le directeur de la Fondation.