En France, Ariane Moffatt n'est pas encore en orbite, mais sa carrière est clairement en train de décoller.

Trentenaire depuis quelques jours à peine, la Québécoise s'est installée à Paris au début de l'année dans le but affiché de se faire une place sur le «marché» français, tout en restant présente au Québec. Ce choix porte ses fruits: mardi soir, Ariane Moffatt a fait salle comble à la Maroquinerie, une salle de 500 places consacrée à la nouvelle scène, où elle a défendu son troisième album, Tous les sens, dans les bacs français depuis 15 jours.

Ariane Moffatt est encore peu connue en France, malgré de fréquents séjours, son duo avec Matthieu Chedid (le fameux M) et, plus récemment, ses premières parties de Julien Doré, la révélation de ces dernières années. Mais le vent est en train de tourner. Je veux tout, le premier extrait de son nouveau disque, joue beaucoup à la radio. C'est sa meilleure carte de visite. Sorti le 4 mai, l'album figure déjà, par ailleurs, au 15e rang de la liste des meilleures ventes par téléchargement et au 68e des ventes classiques.

Moins sophistiqué, plus abordable que ses deux précédents opus, Tous les sens pourrait donc être celui de la consécration pour Ariane Moffatt, que le journal Métro présente comme une sorte d'incarnation d'une chanson québécoise «garantie sans sirop» (d'érable, bien entendu...).

Dans les médias, la partie est déjà gagnée. À la radio, on a entendu Ariane Moffatt un peu partout, particulièrement à France Inter. Son électro-pop élégante séduit aussi la presse de référence, à commencer par le magazine culturel Télérama, où l'influente Valérie Lehoux, «la» spécialiste de la chanson française, a eu pour elle un véritable coup de coeur.

«Elle est l'une des plus douées de la jeune scène québécoise», a estimé la journaliste, en notant que ses chansons dégageaient «une évidence euphorisante dont on ne se lasse pas».

Le ton est le même partout: dans Le Parisien, qui signale qu'«entre énergie, finesse et sensualité, la Québécoise a du peps à revendre», dans L'Express, qui parle d'un album «solaire, vibrant, swinguant, doux et coquin» ou encore dans le gratuit 20 minutes qui évoque des «chansons pleines de vie, drôles, dissolues, amoureuses, désenchantées ou enchanteresses».

Le quotidien Le Figaro a aussi signalé l'arrivée en France de cette véritable «pile d'énergie», tout comme le Nouvel Observateur qui lui a consacré une demi-page dans son supplément culturel parisien sous le titre «Ariane Moffatt s'éclate».

La jeune femme, qui a posé ses valises près du métro Arts et métiers, y explique qu'elle vit son installation à Paris comme un «recommencement total». Dans le magazine Première, elle ajoute: «Le défi pour moi en France, c'est de conquérir des salles plus grandes, élargir mes expériences».

Ça tombe bien: en novembre, apprend-on, elle fera le Bataclan (environ 1000 places), l'équivalent parisien du défunt Spectrum. C'est sûr: l'aventure française d'Ariane Moffatt ne fait que commencer.