Le site Billboard.com rapportait cette semaine que Cat Stevens, aujourd'hui connu sous le nom Yusuf Islam, portait une attention intéressée au procès pour plagiat opposant Joe Satriani à Coldplay. S'appuyant sur un texte de l'agence de presse Reuters, le site précisait que l'issue de cette bataille légale pourrait l'inciter à poursuivre ou non Coldplay à son tour.

Satriani poursuit Coldplay, car il estime que Viva La Vida (couronnée par un Grammy en février dernier) comporte d'importantes similitudes avec sa chanson If I Could Fly, qui date de 2004. Or, voilà que le fils de Cat Stevens a porté à l'attention de son paternel que la chanson litigieuse ressemble également à un passage de Foreigner Suite, une longue pièce de 18 minutes.

 

Petit tour sur YouTube pour vérifier les allégations: à 5:15 de la deuxième partie de Foreigner Suite, les mélodies jouées au piano et chantées par Cat Stevens rappellent effectivement Viva La Vida. Est-ce suffisant pour justifier une poursuite? Je ne suis pas juriste. Sauf que ce fait nouveau pourrait provoquer un amusant revirement de situation. Et si j'étais Satriani, je commencerais à m'inquiéter.

L'as guitariste poursuit Coldplay pour plagiat. Son rôle est donc de prouver qu'il est l'auteur de If I Could Fly et que Chris Martin peut l'avoir entendue. Mais comment pourrait-il posséder les droits d'une mélodie enregistrée 30 ans avant lui par Cat Stevens, un artiste plus universellement connu que lui-même? Sa cause semble soudain moins solide...

Coldplay n'est pas tiré d'affaire pour autant. Ce ne serait pas très malin d'affirmer en cour que la mélodie n'a pas été piquée à Satriani, mais à Cat Stevens, n'est-ce pas? Ne reste alors qu'à soulever un doute. Trois artistes, issus de trois générations et oeuvrant dans des sphères différentes de musique populaire qui «inventent» la même mélodie, ça commence à vouloir dire que la mélodie en question n'a pas tellement de personnalité et que les probabilités que l'un et l'autre aient choisi les mêmes notes étaient très élevées.

Ce n'est pas drôle pour Chris Martin et sa bande qui, ironiquement, ont remporté en février le Grammy de la meilleure chanson pour Viva la Vida. Jamais un tel succès ne doit leur avoir donné autant de maux de tête. Vu d'ici, cet imbroglio judiciaire ressemble toutefois de plus en plus à un divertissant feuilleton mettant en vedette de gros egos.

Paul Banks s'échappe d'Interpol

La voix caverneuse d'Interpol, le chanteur Paul Banks, s'échappe d'Interpol le temps d'un album prévu pour le mois d'août, selon NME.com. Skyscraper (c'est le titre présumé du disque) paraîtra sous une identité d'emprunt: Julian Plenti. Paul Banks a déjà fait usage de ce pseudonyme sur une version remixée de NARC, tirée du deuxième album d'Interpol.

Les extraits sonores entendus sur le site Julianplenti.com ne permettent pas de déterminer avec précision la tonalité du projet solo du chanteur. On déduit qu'il sera moins rock, mais tout de même peint de couleurs sombres. L'ambiance est nocturne, sensuelle et hantée. Plus douce qu'à l'ordinaire, la voix grave de Paul Banks révèle un côté sexy et se fait beaucoup moins menaçante que dans le contexte d'Interpol.

L'escapade en solo du chanteur ne signifie pas pour autant la fin du groupe. Il n'est d'ailleurs pas le seul membre d'Interpol à mener des projets parallèles: le batteur Sam Fogarino forme le duo Magnetic Morning avec Adam Franklin, chanteur du groupe shoegazer Swervedriver. NME.com assure que ces deux musiciens continuent de répéter avec Daniel Kessler (guitare) et Carlos D. (basse) en vue du successeur de Our Love to Admire.