Après un début d'année difficile sur le plan santé, Éric Lapointe revient en force en lançant le premier de deux albums de type compilation, axé sur des interprétations et des collaborations réalisées au cours des dernières années.

À cinq mois de ses 40 ans, le rockeur québécois lancera mardi une première compilation comprenant 14 titres, des duos, des chansons d'autres chanteurs et des participations spéciales. D'où le titre Ailleurs, en référence à l'univers des autres.

«Ce n'est pas une volonté de vouloir ratisser large. J'avais l'occasion, en-dehors de mes albums, d'aller dans d'autres univers. Tu grandis en travaillant avec d'autres artistes», a soutenu Lapointe, en pleine forme, rencontré sur une terrasse d'un resto du centre-ville.

Les chansons en duos ou «en hommage» pullulent depuis quelques années et Lapointe n'est pas demeuré en marge de cette tendance.

«Il y a eu des chansons en hommage à Dassin, Ferland, Fiori, ou faites pour diverses causes dont une pour un organisme agissant contre les hommes violents, au début des années 90. J'ai répertorié 50 chansons au cours des cinq dernières années», a précisé Lapointe, qui en a finalement retenu une trentaine, réparties sur deux CD. L'autre sortira à la fin de l'année.

«Je suis un auteur-compositeur et aussi un interprète. Il y a tellement de belles chansons que je veux chanter», a souligné Lapointe, dont l'album mélange les genres.

On peut entendre Lapointe avec Céline Dion, quand le duo avait interprété un émouvant L'amour existe encore, en août dernier, sur les Plaines d'Abraham, à Québec. Une combinaison gagnante.

Deux classiques de Jean-Pierre Ferland se retrouvent aussi sur cet album, soit Une chance qu'on s'a et Si je savais parler aux femmes.

«Pour Ferland, je chanterais l'ensemble de son oeuvre. Des chansons qui me touchent. D'ailleurs, il faut que ce soit des chansons auxquelles je m'identifie avant de les chanter», a dit Lapointe.

Il chante également avec Dan Bigras, Un homme ça pleure aussi, ou encore il reprend Folle de nuit de Serge Fiori, de même que À toi, chanson empruntée à Joe Dassin, et Chasse-galerie, une oeuvre de Claude Dubois.

Pour la pochette, on a misé sur le noir et le blanc. Sous le nom de Lapointe, le centre de la pochette nous montre une partie de lune. En ouvrant la pochette, c'est l'oeil d'Éric avec le reflet de la lune qui nous ramène à sa journée de naissance. «Oui, on a immortalisé la lune cette journée-là, en fin de soirée», a précisé Lapointe.

Deux chansons signées par son ami Roger Tabra ainsi que des duos avec Nanette Workman et Isabelle Boulay sont aussi sur l'album.

Celui qui a déjà atteint le cap du million d'albums vendus en carrière n'a toutefois pas fini de créer, car de nouveaux titres sortiront bientôt à la radio et sur le web.

«Je fais une parenthèse entre deux albums. C'est ma thérapie», a souligné celui qui a eu récemment de graves ennuis de santé en raison d'une consommation excessive d'alcool.

Mais le prochain album de l'artiste ne sortira que quand il sera prêt.

«J'ai toujours fait mes albums sous pression. Ça me fait pas peur, mais là j'aimerais prendre tout le temps. Je ne sais pas si c'est à cause de mes 40 ans ou de l'épisode que je viens de connaître, mais le prochain sera davantage un album introspectif, personnel. Je compte prendre du recul, ce que je n'ai jamais eu le temps de faire jusqu'ici», a soutenu un Lapointe serein et philosophe.

Éric Lapointe, qui a renouvelé récemment une entente de cinq ans avec le distributeur DEP et sa maison de gérance, est toujours sollicité pour des projets.

«Samedi, je ferai une chanson avec The Lost Fingers pour leur prochain album. Même chose avec Marjo et il y aussi un projet avec le Festival international de jazz de Montréal», a-t-il confié.