La chanteuse Lhasa a pris tout le temps qu'il faut pour pondre un album très personnel lancé lundi, six ans après The Living Road qui avait obtenu d'excellentes critiques.

Intitulé Lhasa, ce troisième album porte l'empreinte de l'artiste qui l'a réalisé au complet, ou presque, en tant qu'auteure, compositrice, interprète et réalisatrice.

La décision de suivre de très près toutes les étapes de l'opération explique en bonne partie la longue période d'attente avant la parution de ce nouvel album.

«Après The Living Road, j'ai fait une tournée de deux ans. Puis, pour faire l'autre album, il fallait écrire les chansons, chercher la façon des enregistrer, trouver les musiciens, les ingénieurs de son, le studio, etc. Et aussi, ça pris du temps avant de savoir que je voulais le réaliser moi-même», a confié la chanteuse dans un très bon français, juste avant le lancement à Montréal.

Lhasa est visiblement emballée par le résultat, un album presque fait en direct. «Oui, effectivement, c'est proche du 'live'. En studio, on était un peu isolés. Chaque personne avait son espace pour faire des petites corrections. On pouvait aussi se voir en même temps», a précisé celle dont la voix se marie fort bien aux guitares, à la basse, à la batterie, au piano et à la harpe.

Sur cet album enregistré en anglais, Lhasa a cosigné avec Patrick Watson, Freddy Koella et Sarah Pagé certaines chansons où se mélangent country, blues et surtout folk. Certains verront certes un changement chez Lhasa.

«Je dirais que les chansons sortent comme elles veulent et je suis la première surprise (du résultat). On en trouve une country. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est sorti country», a dit Lhasa, qui reconnaît peu connaître ce genre de musique.

Au sujet de l'absence du français sur l'album, celle qui est née d'un père mexicain et d'une mère américaine affirme que «la première chanson s'est présentée en anglais, puis la deuxième et la troisième... J'ai donc poursuivi en anglais».

Les textes sont profonds, poétiques et moins dramatiques que sur les deux albums qui ont précédé Lhasa, dont le premier, La Llorona. Sur les 12 chansons, il est question de combat, de peur, mais aussi d'espoir en bout de piste.

La chanteuse qui est en contact avec diverses cultures pourrait fort bien nous réserver d'autres surprises dans l'avenir, et ce, plus rapidement qu'on le pense. «J'ai comme le feeling que ce sera moins long», a-t-elle prédit.

En attendant, après le passage obligé à la promotion de l'album, Lhasa, qui a 37 ans cette année, ira faire un tour en Islande pour présenter son spectacle.

Pour le Québec, il faudra attendre le mois d'août alors que le coup d'envoi d'une tournée se fera aux Iles-de-la-Madeleine.