Murray Head, un chanteur britannique qui se sent très à l'aise quand il nous visite au Québec, vient de lancer un nouvel album dans la langue de Félix, un album qui mélange ballades et chansons rock.

  Avec «Rien n'est écrit», Head, qui est né et qui demeure encore à Londres, prouve une fois de plus son attachement à la langue française avec des chansons qui misent sur des thèmes universels comme la liberté et l'amour, bien sûr.

«A l'origine, certaines chansons ont été produites pour une série télévisée anglaise, plus tard traduite en France», dit-il, dans un très bon français.

«J'ai fait les versions française et anglaise. Une fois l'opération terminée, les producteurs ont alors pensé à un album», a précisé l'artiste âgé de 63 ans, qui est aussi comédien.

Ce projet est arrivé à point nommé pour Murray Head, lui qui a une longue feuille de route dans les créneaux musique, télé et cinéma, et ce, tant en anglais qu'en français.

«Ca fait longtemps que je voulais faire cet album. J'étais toujours empêché de le faire car je n'arrivais pas à être à la hauteur en français», selon ses propres mots.

Le projet a finalement débouché l'an dernier. On y trouve des chansons variées comme «Elle t'attendra», qui porte sur la disparition d'un être cher, «India Song», un texte de Marguerite Duras portant sur l'amour qui disparaît, ou encore «Le Sud», la reprise d'un succès de Nino Ferrer.

Murray Head, qui compte maintenant 19 albums en carrière, a aussi ajouté trois titres dans sa langue maternelle sur le CD qui était d'abord sorti en France. Mais au Québec, on a aussi inséré un deuxième CD, comprenant neuf succès revisités du chanteur anglais, dont deux autres en français.

Head, qui est propriétaire de son catalogue de musique à l'exception du titre «Say it ain't so, Joe», a dit avoir trouvé un peu bizarre le fait d'ajouter un deuxième bloc de chansons.

«Ils ont voulu faire ça, ajouter des chansons connues avec le nouveau disque. J'ai ajouté par exemple «One night in Bangkok» et deux titres en français, «Maman» et «Comme des enfants qui jouent», une chanson écrite par Luc Plamondon il y a 15 ans», a précisé l'artiste européen.

Aussi, il a tenu à inclure deux chansons en anglais qu'il avait écrites, dont «Pity the poor consumer» et «That's rich», des chansons qui demeurent très d'actualité en ces temps difficiles.

«Oui, j'ai mis ça car elles reflètent ce qu'on vit présentement, c'est ma contribution», a souligné le chanteur à tout faire.

Ces chansons passent à travers le temps, certes, et l'homme tient à rester dans un registre qui tient compte des traditions.

«Je fais partie du mouvement semi-acoustique. Et je suis heureux de constater que la musique acoustique revient, c'est un cycle. Dans les années 1980, c'est l'industrie technologique qui a pris le marché. Les artistes ont été piégés et enterrés dans ce monde-là et on a perdu beaucoup de métier avec cette folie technologique. On a imposé un rythme machinal», a-t-il dit.

Mais tout n'est pas perdu. «Heureusement, il y a des cycles, et aujourd'hui il y a un retour à l'écoute de la peau du tambour, de la batterie, des violons, des violoncelles ou de la guitare. Il faut reprendre contact avec la musique», a-t-il conclu.