Après une absence de 17 ans sur disque en anglais, Zachary Richard récidive avec le lancement cette semaine de Last Kiss, un album comprenant 12 ballades dans le style «folk-rock» traditionnel, dont une interprétée conjointement avec Céline Dion.

Il va s'en dire que cette chanson en duo (une tendance lourde dans le milieu) retiendra l'attention ici et chez nos voisins du sud.

L'histoire de la douzième et dernière chanson sur le nouvel opus a commencé en fait en août dernier quand Céline Dion avait présenté son spectacle avec ses amis artistes, dont Zachary Richard, pour le 400e anniversaire de Québec.

Richard a été touché par l'invitation de Céline et la belle rencontre qui a suivi sur scène, devant 250 000 personnes réunies pour cet événement grandiose sur les Plaines d'Abraham.

«J'ai ressenti une grande fierté et vécu beaucoup d'émotions en interprétant, en duo avec Céline, des chansons de mon répertoire» a reconnu l'artiste engagé, en entrevue à La Presse Canadienne.

«Chanter avec elle, c'est un plaisir pour n'importe qui, mais ce que je n'avais pas soupçonné, c'est qu'elle a une grande âme comme on dit en anglais. Quand j'ai vu Céline faire La Promesse Cassée, j'ai constaté qu'elle pouvait entrer dans mon univers avec facilité. J'ai eu un frisson en chantant avec elle», a confié un Richard toujours ému par cette prestation, huit mois plus tard.

L'idée pour un duo sur CD est arrivée à ce moment. «Ce fut une invitation spontanée, a-t-il mentionné. Rien n'était prévu. Inspiré sur le moment, cette soirée-là, je lui ai proposé de chanter avec moi sur disque et elle a accepté», a confié l'artiste, même si son album en anglais était presque terminé à ce moment. L'enregistrement de la chanson a eu lieu au début de mars, dans un studio montréalais.

Mais il fallait trouver une chanson qui colle à l'album, loin du blues, du rock ou du «swamp pop». «J'ai fouillé dans mon répertoire, mais rien ne convenait vraiment. C'est ma femme qui m'a fait penser à la chanson Acadian Driftwood interprétée par le groupe The Band en 1985. Il s'agit d'une oeuvre de Robbie Robertson. Mais ce n'est pas seulement une belle mélodie avec un beau texte» a souligné l'artiste qui se déclare bilingue et biculturel.

«Cette chanson dépasse le cadre de la revendication identitaire, a-t-il dit. Ça traite de déportation, et en même temps je suis Acadien, et Céline a un ancêtre acadien caché dans son arbre généalogique. Mais en plus, cette chanson véhicule un message de courage, de compassion et de résistance qui est au coeur de l'expérience acadienne», a précisé le chanteur.

L'album, surtout des ballades «folk-rock» traditionnelles ou classiques, renferme de belles histoires sortant du pays de Richard, la Louisiane. Des histoires, avec une saveur poétique, que l'on trouve notamment sur Fire in the night, une chanson d'amour, ou encore Last Kiss, le titre de l'album, une autre histoire de relations humaines mais qui porte sur l'amour interracial.

En tout, on compte dix chansons originales sur les 12 du CD qui sort cette semaine au pays et le 28 avril aux États-Unis.

Celui qui avait lancé son dernier album en anglais, Snake Bite Love», en 1992, partira en tournée de promotion dans deux semaines. Il sera de retour cet été pour le Festival international de jazz de Montréal.

Un album en français? Bien sûr, signale l'auteur de Lumière dans le noir», son dernier opus dans la langue de Molière. L'album est même presque fini mais il sortira en temps et lieu.

L'homme du sud qui se dit «à bout de souffle» et qui a beaucoup de travail sur la planche, affirme qu'il aura tout le temps pour y penser «sérieusement» après un peu de repos.