L'an dernier, l'OSM a accueilli le Canadien à la Place des Arts. Jeudi prochain, l'équipe de hockey rendra la politesse à l'orchestre et son maestro Kent Nagano au Centre Bell. «Cette fois, on est en version spectacle alors que l'an dernier, c'était la version concert», explique le metteur en scène Denis Bouchard.

Le concert Les légendes du hockey, le 20 février 2008, a été mémorable. Dans La Presse du lendemain, Claude Gingras avait de bons mots pour le compositeur et comédien François Dompierre et l 'auteur Georges-Hébert Germain, dont on avait créé l'oeuvre Les Glorieux, il félicitait la foule pour son écoute et notait que Guy Lafleur avait reçu une ovation à tout casser.

«J'avoue qu'on a été renversés par le succès du concert de l'an dernier, dit le metteur en scène Denis Bouchard, à qui on a confié cette Rencontre du siècle de jeudi prochain au Centre Bell. Assez rapidement, on s'est proposé de fêter ça en grand l'année suivante. On s'est alors demandé comment on ferait pour grossir le spectacle. C'est une chance extraordinaire parce que quand tu montes un spectacle, même si ça a bien marché, tu te dis toujours que tu aurais pu faire quelque chose différemment. Je vais encore me le dire le 3 avril»

Bouchard parle d'une «soirée de concert fortement imagée « mais à vrai dire, cette deuxième rencontre entre le Canadien qui fête son centenaire et l'OSM, sa 75e saison, est une tout autre affaire que la précédente. Du programme musical de 2008, il ne reste que l 'oeuvre de Dompierre et Germain, qui a été écourtée et modifiée.

«De cinq mouvements, on est passé à trois plus une chanson (qui sera interprétée par Natalie Choquette et Gino Quilico), explique Bouchard. François Dompierre voulait tirer une chanson de son oeuvre et on a demandé à Michel Rivard d'en écrire les paroles.

« Il y a des choses que tu peux faire de façon théâtrale à Wilfrid-Pelletier, mais pas au Centre Bell, ajoute Bouchard. Il y avait une certaine théâtralité dans Les Glorieux, avec les deux personnages, le petit garçon et son oncle, qui se parlaient. On les a remplacés par un narrateur, Pierre Lebeau. François (Dompierre) s'était prêté au jeu l'an dernier, mais il ne voulait plus être comédien en formule spectacle. Par contre, j'ai gardé la même structure et des joueurs de hockey apparaîtront à l'écran pour corriger ou compléter ce que dit le narrateur tandis que des anciens joueurs viendront sur scène. «

Guy Lafleur, Jean Béliveau, Yvan Cournoyer, Henri Richard, Réjean Hou le et Stéphane Quintal ont confirmé leur présence, mais il y en aura d'autres «d'à peu près toutes les générations «, promet Bouchard. Quant aux joueurs actuels du Canadien, on les verra uniquement à l'écran parce qu'ils joueront à Uniondale le soir même.

La grosse artillerie

Pour cette «version spectacle «, il faut que la technologie soit au rendez-vous, mentionne Bouchard, qui entend bien sortir «la grosse artillerie» pour habiter le Centre Bell. Ainsi, au lieu des cinq banderoles de l'an dernier, il disposera pour ses projections d'un immense écran de 120 pieds derrière la scène.

«Je vais me servir d'images d'archives, du Canadien et de l'OSM, de façon plus systématique, dit le metteur en scène. Avec un écran de cette dimension, il faut toujours projeter quelque chose, sinon ça fait une tache blanche épouvantable. Créer des images pour habiter ces écrans-là, c'est un travail immense. J'ai des machines qui roulent 24 heures sur 24 présentement, on fait des tests de projection, on corrige et c'est extrêmement laborieux. Heureusement, on va pouvoir répéter au Centre Bell la veille du concert.»

D'entrée, pendant le premier mouvement de la Cinquième de Beethoven, on verra des images des 75 ans de l'OSM. Suivra Fanfare for the Common Man d'Aaron Copland, pour laquel le Bouchard a prévu un numéro du Cirque Éloize, puis des extraits de The Planets de Gustav Holst et le dernier mouvement des Pins de Rome d'Ottorino Respighi.

Après l'entracte, place à la nouvelle version des Glorieux, suivie du thème musical de La soirée du hockey, orchestré par Simon Leclerc. «Puis j'ai demandé à Michel Cusson de réorchestrer pour un grand ensemble la musique qu'il a écrite pour le film Maurice Richard. On montrera des images du film raccordées avec des documents d'archives d'autres joueurs spectaculaires.»

La soirée se poursuivra avec le dernier mouvement de la Neuvième de Beethoven (Ode à la joie), avec plus de 1500 choristes et quatre solistes (Measha Brueggergosman, Susan Platts, Gordon Gietz et John Relyea). Enfin, Claude Dubois viendra chanter Comme un million de gens.

«On cherchait une façon aussi de finir sur le public, autant celui de l'OSM que celui du Canadien, explique Bouchard. Des millions de gens sont venus assister à ces événements-là au cours du dernier siècle.»

La Rencontre du siècle, au Centre Bell le 2 avril, 19h30.