Céline Dion a conquis presque toute la planète, mais elle n'a toujours pas attaqué de front le marché hispanophone. Le professeur en études hispaniques du département de littérature et de langues modernes de l'Université de Montréal, Enrique Pato, a décidé de lui donner les outils pour y parvenir.

Le chercheur a mis sur pied le Groupe de recherche sur l'espagnol en Amérique, formé de 14 étudiants à la maîtrise et au doctorat, pour produire un document de 80 pages destiné à aider Céline Dion à conquérir l'Amérique latine et l'Espagne.Il prévoit même remettre le document à Sony, la maison de disques de Céline Dion. Céline a pour l'instant quatre chansons en espagnol dans son répertoire.

Pour effectuer une percée commerciale réussie du marché hispanophone, quelques conditions s'avèrent nécessaires, explique Enrique Pato, dans des propos recueillis par le journal Forum de l'Université de Montréal.

La célèbre chanteuse devra tout d'abord corriger son accent espagnol. Des erreurs de prononciation ont été notées dans ses chansons interprétées en espagnol. Ce sont particulièrement les «s» qui se prononcent comme des «z» en espagnol (en Espagne, mais pas en Amérique latine) et les «r» qui doivent être roulés qui heurtent les oreilles des hispanophones.

Elle devra également choisir quel type de personnalité elle veut faire ressortir de ses interprétations en espagnol. Selon Enrique Pato, Céline Dion est romantique, sensible et sensuelle lorsqu'elle chante en français. Elle adopte plutôt un style rythmé et dynamique en anglais.

Enfin, l'équipe du chercheur a procédé à une recherche musicale, pour déterminer quels grands succès pourrait interpréter la diva québécoise en espagnol. Parmi la dizaine de suggestions retenues se trouvent Besame mucho de Consuelo VelDazquez et La vida es rosa, traduction de La vie en rose d'Édith Piaf.