«L'industrie de la musique est dans le trouble, les compagnies investissent moins dans la promotion des artistes. Dans ce contexte-là, les Francouvertes deviennent encore plus importantes», racontait hier soir au Lion d'or Jean-Robert Bisaillon, président du conseil d'administration du concours.

C'était hier, en effet, le lancement du 13e concours qui se déroulera dans la même salle les lundis du 9 février au 23 mars (préliminaires), puis les 7, 8 et 9 avril (demi-finales). La grande finale se déplace au Club Soda le 27 avril.Cette année encore, quelque 300 groupes ont envoyé un démo dans l'espoir d'ajouter leur nom à la liste des anciens gagnants, incluant entre autres Loco Locass, la Chango Family et Damien Robitaille. Parmi ces aspirants, seulement 21 ont été retenus, dont la formation de raggamuffin Mad'Moi'Zèle Giraf.

«C'est la première fois qu'on se qualifie pour le concours, s'enthousiasme Phil Messier. On a déjà deux disques et notre musique tourne aussi sur des radios comme CISM et CIBL. Mais là, l'enjeu augmente pas mal. C'est un peu stressant, surtout qu'on va jouer devant un public qui écoute très attentivement.»

En effet, le concours est jugé. La moitié de la note vient de l'évaluation de la foule, l'autre du jury. «Une autre particularité des Francouvertes, c'est qu'il n'y a pas de house band, ajoute son porte-parole Damien Robitaille. Il faut avoir ses propres musiciens. Et aussi, ça se déroule à Montréal, le centre culturel du Québec. Même si tu ne gagnes pas, tu réussis quand même à te faire entendre par les gens de l'industrie, les médias. Ça aide à lancer ta carrière.»

D'ailleurs, la liste des anciens finalistes impressionne autant que celles des anciens gagnants, avec des grosses pointures de la scène locale comme les Cowboys fringants, les Breastfeeders, WD-40 et Karkwa.

Reste que gagner ne nuit pas. C'est le cas de La Patère Rose, grand gagnant du concours l'année dernière. Le groupe vient tout juste de terminer son premier disque (éponyme), qui devrait paraître le 10 mars. «Les Francouvertes nous ont vraiment donné un bon coup de pouce, raconte la chanteuse Fanny Bloom. On a touché à la bourse Sirius de 10 000 $, qu'on va investir dans notre tournée. Il y avait plusieurs autres prix comme l'accès à un studio professionnel, et la chance de jouer aux FrancoFolies. Ça a sûrement aussi aidé à ce qu'on soit invité à Osheaga, et à tout ce qui pourrait se présenter à l'avenir.»