On entend beaucoup parler de Lily Allen ces jours-ci. Normal, son deuxième album s'en vient le 10 février. La machine médiatique s'est déjà mise en branle et, comme la jeune star britannique n'a pas l'habitude de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, elle abreuve les uns et les autres de déclarations ou de révélations chocs.

Son côté baveux compte pour beaucoup dans l'intérêt qu'on porte à ses chansons pop éclatées où elle se moque joyeusement de ses ex. Trois semaines avant la sortie, tout ce qu'on souhaite, c'est qu'elle continue à manier l'ironie avec la même gaieté. The Fear, premier extrait de It's Not Me, It's You (quel titre savoureux!), confirme qu'elle a encore la langue bien pendue.

 

Les autres morceaux entendus sur l'internet laissent toutefois planer un doute. Pas qu'ils soient moins baveux. L'un d'eux s'intitule d'ailleurs Fuck Youvery, very much», ajoute-t-elle au refrain). Sauf que ça semble moins léger, comme si la starlette ne faisait plus que jouer un rôle... On croise les doigts, mais si cela s'avérait, c'en serait déjà fini d'une des voix pop les plus rafraîchissantes des dernières années. Soupir.

Malajube: des idées de grandeur

On n'a toutefois pas à s'inquiéter du prochain Malajube, heureusement. Leur troisième disque ne sort que le 10 février, lui aussi, mais il est parfois difficile de réfréner son enthousiasme. Après avoir pensé que le groupe pourrait opter pour un son plus carré (la faute à Internet, morceau en écoute sur leur page MySpace), on constate que Labyrinthes n'est pas un disque bêtement rentre-dedans, mais une galette rock ambitieuse et épatante.

La sensibilité pop de Malajube est à l'oeuvre sur des chansons comme Luna et Porté disparu, mais ce qu'on retient d'emblée, après quelques écoutes de Labyrinthes, ce sont plutôt leurs idées de grandeur. Les envolées musicales de Casablanca ou d'Ursulines, la pièce d'ouverture, hantée par un vent fou qui traverse tout l'album. L'aisance avec laquelle le groupe fait l'aller-retour entre ces zones de liberté et la forme chansonnière est impressionnante. Malajube arpente des chemins sinueux, mais sans se perdre et, surtout, sans chercher à semer l'auditeur. On en reparle bientôt.

Une fille à suivre

Marie-Pierre Arthur tenait la basse dans le show de cuisine que Kevin Parent a présenté ces dernières années. On entend sa voix sur les chansons de Karkwa. Elle a aussi joué de la basse dans le dernier spectacle d'Ariane Moffatt, dont elle assurait la première partie avec ses propres chansons. C'est dans ce contexte que je l'ai vue, l'automne dernier.

Ses textes ne m'ont pas immédiatement jeté par terre. Sauf qu'elle possède une voix captivante, parente de celle de Cat Power, mais en moins torturée. Sa douceur ne l'empêche pas d'avoir une forte présence sur scène, combinaison de son air pénétré, de son look négligé et d'un soupçon de maladresse. Elle s'apprête à lancer un fort beau disque de folk-pop, auquel ont collaboré deux gars de Karkwa et Olivier Langevin, le brillant complice de Mara Tremblay. On en reparle fin février...

Remixez-la

Vu l'intérêt qu'Ariane Moffatt porte aux musiques électroniques, on ne s'étonne pas de voir paraître des versions remixées de quelques chansons de Tous les sens. L'opération n'est toutefois pas concluante pour les cinq titres. Pheek s'est amusé avec Jeudi 17 mai, mais il reste si peu d'éléments de la chanson originelle dans sa version qu'il s'agit pratiquement d'une nouvelle compo. Figure 8, lui, offre une stimulante relecture de Réverbère, dont il a conservé l'impulsion de départ. Ma palme va quand même à la tourbillonnante Tous les sens de Jean-Phi Goncalves qui explose littéralement de désir!