Un an après la sortie de son premier album Il Tiempo le jeune chanteur pop lyrique québécois Michaël a lancé mardi Hymnes à la beauté du monde, où chants sacrés, morceaux de Plamondon ou Cabrel, gospel, invités de marque, chorales de tout acabit et orchestre symphonique se mêlent harmonieusement.

Alors, on commence par quoi? Les trois Ave Maria (de Gounod, Schubert ou Caccini)? Les trois invités qui chantent en duo avec Michaël (la soprano Marie-Josée Lord, Jim Corcoran et Sylvie Desgroseilliers)? Les trois reprises étonnantes (Il faudra leur dire de Cabrel en espagnol, Hymne à la beauté du monde de Plamondon en italien ou Hallelujah de Leonard Cohen, en version originale anglaise)? Ou les trois belles chorales (d'enfants, de femmes et gospel) qu'on entend sur l'album Hymnes à la beauté du monde de Michaël, natif de Bégin (municipalité de 889 âmes, au Saguenay) et qui s'est retrouvé dans les studios mythiques d'Abbey Road à Londres pour ce projet? À moins qu'on ne parle de sa «coach» vocal pour le latin, l'espagnol et l'italien, une certaine Natalie Choquette? Ou de la tournée des églises qu'il va entreprendre sous peu pour y chanter tout cela, mais aussi le Pie Jesu de Fauré, Amazing Grace et le Panis Angelicus de César Franck?

 

On pourrait commencer par l'Ave Maria de Schubert: «C'est le premier chant classique que j'ai appris à 11 ans, explique Michaël avec un grand sourire, et c'est la pièce maîtresse de cet album, c'est elle qui nous a donné la ligne à suivre. Et veux-tu savoir la meilleure? À l'âge de 12, 13 ans, je l'ai chantée pendant le Téléthon Opération Enfants Soleil, au cours d'un concours de jeunes chanteurs. Je n'avais pas gagné, mais j'avais eu une mention spéciale, et qui était dans le jury du concours? Josélito Michaud!»

Josélito Michaud qui est le producteur et directeur artistique de Michaël. Et cette fois encore, l'inlassable et intense Josélito a mis en branle tous ses contacts pour que ce deuxième album de Michaël voie le jour. C'est son ami Carl Marsh qui a écrit les orchestrations pop classique et dirigé les 65 musiciens du London Sessions Orchestra: «Et Carl a fait des trucs incroyables, explique Michaël. Par exemple, il savait que nous aimions beaucoup le prélude de Caccini, mais nous ne pouvions l'enregistrer parce qu'il n'existait pas d'orchestrations pop lyrique (NDLR: entre la comédie musicale et la facture classique). Eh bien, il a composé les arrangements dans l'avion entre Nashville et Londres! Et c'est ce prélude qui ouvre l'album.» Rappelons que Carl Marsh a orchestré, joué et enregistré aussi bien avec le Cirque du Soleil, ZZ Top, Shania Twain, Joe Cocker, R.E.M., Jim Corcoran, Wilson Pickett... Christian Saint-Roch, compositeur de la magnifique mélodie d'Hymne à la beauté du monde, a de son côté accepté d'écrire une introduction et une finale plus lyriques à sa chanson, pour Michaël.

C'est ainsi, à coups d'appels, de discussions à bâtons rompus («C'est en parlant avec Plamondon que j'ai appris l'histoire de l'Hymne à la beauté du monde, inspirée par la poète québécoise Huguette Gaulin qui s'est immolée par le feu en 1972, place Jacques-Cartier, en criant «Vous avez tué la beauté du monde» ...), de rencontres qu'est né en un mois ce nouvel album, avec un «s» à «Hymnes» et sans chanson en français.

En nomination à l'ADISQ pour son premier disque, Il Tiempo, dans la catégorie musiques du monde, Michaël sourit à l'idée d'enfin refaire des spectacles, lui qui a fait partie pendant des années de Québec Issime et de Joe Dassin, la grande fête musicale: «Je n'ai pas du tout la prétention d'être un chanteur classique, je suis un chanteur pop qui aime le classique, précise-t-il. Mais chanter dans les églises, ça allait de soi avec le type de répertoire que je fais. Et puis, ce sont aussi les premiers endroits où j'ai chanté...»