S'il faut absolument comparer le quatrième album de Catherine Durand, évoquons alors le magnifique album Pleurer la mer morte de Monsieur Mono, alias Éric Goulet. Dans l'un et l'autre cas, le thème est la tristesse sobre, digne, mais tout aussi déchirante, après la mort de l'amour.

De ce sujet tout en passion retenue sont nés, sur les deux albums, un tissu sonore dont le droit fil est fait d'arrangements soyeux, de mélodies fluides, de textes émouvants et justes, d'atmosphères délicieusement mélancoliques...

Là s'arrête la comparaison, la voix d'argent liquide de Catherine Durand étant, à elle seule, une singularité toute fine, toute délicate, auxquels de superbes arrangements (je le répète, remarquables, tout comme la réalisation de Jocelyn Tellier) donnent de la tenue, du corps, du tonus. On ne succombe pas instantanément à cet album, et c'en est toute la grâce exquise: une fois sous le charme, on sait qu'on a là un disque qu'on va sans doute écouter toute sa vie.

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Catherine Durand

Coeurs migratoires

Tandem.mu/Select

À écouter: Perdue (on m'a lâché la main)