Céline Dion a présenté hier le premier de huit spectacles de sa tournée Taking Chances au Centre Bell. Je n'étais pas dans les gradins pour entendre la diva québécoise. Je n'y serai pas non plus ce soir. La vérité, c'est que je n'ai jamais assisté à l'un de ses spectacles. Ni ici ni à Vegas.

Je dis que je ne l'ai jamais vue en spectacle, mais c'est un demi-mensonge. J'étais au Centre Bell le 29 septembre 2001 quand elle a chanté L'amour existe encore, avec plus d'élégance et de retenue que Lara Fabian, lors du spectacle Un show pour la vie, mis sur pied dans la foulée des attentats perpétrés contre le World Trade Center.

J'étais aussi au Centre Bell, en avril 2002, lors de l'enregistrement de La Fureur de Céline, une émission destinée à promouvoir la sortie de son album À New Day. De ce «spectacle» conçu pour la télé, que j'ai vu et entendu depuis la galerie de presse, je ne garde qu'un souvenir: l'apparition d'Éric Lapointe dans les gradins d'où il a interprété, de sa voix rauque, L'amour existe encore.

L'aveu s'impose donc de lui-même: cette chanson, que je me rappelle encore avoir entendue pour la première fois à l'émission Studio Libre de Michel Désautels, il y a une quinzaine d'années, demeure ma préférée de Céline Dion (et aussi de Luc Plamondon). La seule que je trouve vraiment bouleversante. La seule où le propos, le chant et l'émotion s'amalgament en une oeuvre authentique et plus grande que nature. Je suis un peu difficile en matière de pop vocale, voyez-vous...

Céline Dion (que je n'ose pas appeler juste par son petit nom), je ne la connais que de l'extérieur, pour ainsi dire. Par ses disques, que j'ai parfois écorchés. Et à travers l'image publique qu'elle projette en conférence de presse - un mélange de retenue protocolaire et de familiarité.

Je ne la connais pas, même après l'avoir rencontrée seule à seul pendant une bonne demi-heure dans un hôtel new-yorkais en mars 2002, au moment de la sortie de À New Day, juste avant sa période Vegas. Je m'attendais à rencontrer une diva, avec ce que cela peut supposer de décorum, de distance imposée et de déférence obligée. J'ai eu affaire à une jeune mère de 33 ans exagérément cool. Une femme insaisissable même si elle livrait sans fausse pudeur ses états d'âme concernant la maternité ou cette carrière phénoménale à laquelle elle revenait après une pause de presque deux ans.

Je n'ai jamais vu Céline Dion, même en personne, parce qu'elle demeure une énigme pour moi. J'irai donc au Centre Bell dans 10 jours. Pour voir si j'arriverai à en percer le mystère. Pour voir de mes yeux la «bête de scène» qu'on m'a tant vantée et devant laquelle même Alice Cooper serait resté muet d'admiration. Et pour entendre «ma» toune...