Rentré d'une tournée en Asie avec l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam dont il est le nouveau titulaire, Yannick Nézet-Séguin dirigeait mercredi soir son seul concert de l'été au centre Pierre-Charbonneau; de même, il dirige ce soir et demain soir son unique programme de la 31e saison de Lanaudière.

Même orchestre aux deux endroits: le Métropolitain, bien sûr, auquel l'infatigable jeune globe-trotter reste fidèle. Il avait centré le programme de mercredi sur un seul compositeur, Beethoven, représenté par deux oeuvres à caractère politique requérant toutes les forces du grand orchestre: la tapageuse Victoire de Wellington (traduction abrégée du long titre original allemand) et la grandiose et profonde troisième Symphonie, dite Eroica. Les deux fresques encadraient les deux petites Romances pour violon jouées par le jeune Jean-Sébastien Roy.

Manifestement imperméable à tout ce qui est décalage horaire, Nézet-Séguin impressionna la nombreuse assistance par son inépuisable énergie, en plus de faire précéder chaque oeuvre d'une explication claire. On souhaiterait simplement que notre Nagano en fasse la moitié autant.

Alexander Brott avait monté la Victoire de Wellington en plein air en 1973, au Stade Molson, avec un véritable régiment d'artillerie s'ajoutant à l'orchestre. À l'intérieur de Pierre-Charbonneau, les instruments d'orchestre suggéraient à s'y méprendre canons et mousquets, et jusqu'à la diminution de l'armée française vaincue par les Anglais.

Forte de récentes exécutions en Asie, l'Eroica trouva Nézet-Séguin dans sa plus grande forme, commandant, sans partition et partout à la fois, une interprétation de haut niveau, toujours passionnante à suivre, avec une Marche funèbre extrêmement sentie, de fracassants roulements de timbales et une sonorité d'orchestre étonnamment bonne pour un centre sportif. Le contexte justifiait d'omettre la reprise au premier mouvement, ce qui fut fait.

Jean-Sébastien Roy joua les deux Romances avec une élégance un peu fade, une justesse presque parfaite et des trilles et doubles cordes impeccables. Ce concert était aussi le premier de Marcelle Mallette comme violon-solo remplaçant Denise Lupien jusqu'à nouvel ordre.

ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN DU GRAND MONTRÉAL

Chef d'orchestre: Yannick Nézet-Séguin

Soliste : Jean-Sébastien Roy, violoniste.

Mercredi soir, centre Pierre-Charbonneau.

«Concerts populaires de Montréal».

Programme consacré à Ludwig van Beethoven (1770-1827) :

Wellingtons Sieg, oder Die Schlacht bei Victoria, op. 91 (1813)

Romances pour violon et orchestre: sol majeur, op. 40 (1803) ; fa majeur, op. 50 (1802)

Symphonie no 3, en mi bémol majeur, op. 55 (Eroica) (1803-04)