La Maison Trestler marquait à son tour le centenaire Messiaen mercredi soir avec l'une des deux ou trois oeuvres les plus célèbres de son auteur, le Quatuor pour la fin du Temps.

Unique en son genre dans tout le répertoire, ce quatuor composé en 1940 dans un camp de concentration n'en est pas vraiment un : ses instruments ne sont pas ceux du traditionnel quatuor à cordes et, surtout, ils sont utilisés en diverses combinaisons à travers huit mouvements dont quatre seulement les rassemblent tous.

Oublions titres délirants, littérature bondieusarde et formules d'écriture relevant carrément du truc : l'oeuvre reste fascinante et produit immanquablement son effet. Mercredi soir encore, où quatre de nos meilleurs musiciens l'ont traversée en 52 minutes avec tout l'engagement souhaité. Mention spéciale au piano très agissant, voire brutal (tel qu'indiqué), de Louise Bessette et au violon d'Olivier Thouin poussé avec force aux limites du suraigu. Quelques petits ratés de la clarinette de Simon Aldrich et la justesse parfois approximative du violoncelle de Yegor Dyachkov n'ont pas affecté le résultat, toujours captivant de couleur et de contraste.

En première partie : Aldrich irréprochable dans la Rhapsodie de Debussy, Thouin et Dyachkov bien synchronisés dans la Sonate de Ravel.

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LOUISE BESSETTE, pianiste, OLIVIER THOUIN, violoniste, YEGOR DYACHKOV, violoncelliste, et SIMON ALDRICH, clarinettiste. Mercredi soir, Maison Trestler de Dorion. (Reprise ce soir, 20 h, Festival de musique de Lachine.)