Une célèbre journaliste ultra-conservatrice a dû s'excuser jeudi, visée par des appels au boycottage, après avoir critiqué un élève ayant survécu à la tuerie de Parkland en Floride.

«Après réflexion, et dans l'esprit de la Semaine sainte, je m'excuse pour toute peine ou blessure que mon tweet a causées à lui, ou à toute autre victime courageuse de Parkland», a écrit Laura Ingraham.

Elle a ajouté sur son compte Twitter que David Hogg, 17 ans, était le bienvenu à son émission pour une «discussion productive».

Ces excuses de Mme Ingraham, une chroniqueuse politique et animatrice de radio et de télévision notamment connue pour ses interventions sur Fox News, sont intervenues au terme de 24 heures d'une polémique d'ampleur croissante.

La quinquagénaire a accusé mercredi l'élève de niveau collégial de «pleurnicher» après s'être vu refuser l'entrée de quatre universités, une décision selon elle «totalement prévisible» étant donnée sa moyenne générale.

En quelques semaines, David Hogg s'est imposé comme l'un des élèves les plus en vue d'un vaste mouvement spontané impulsé par des jeunes rescapés de la tuerie de Parkland, qui exigent des mesures de limitation des armes à feu.

De fait, Laura Ingraham semble avoir sous-estimé la capacité de réaction de l'adolescent, qui compte plus de 600 000 abonnés sur Twitter.

Celui-ci, aidé par une mobilisation en ligne, a publié une liste d'une quinzaine des principaux annonceurs apparaissant dans l'émission de Mme Ingraham, appelant à boycotter ces sociétés.

Des milliers d'internautes, choqués que l'éditorialiste s'en soit pris à un garçon mineur, ont répercuté ces appels.

Les sociétés TripAdvisor (référencement touristique), Wayfair (mobilier d'intérieur) et Nutrish (aliments pour animaux de compagnie) ont alors annoncé cesser leur collaboration avec Mme Ingraham.

Nestlé a de son côté indiqué au site ThinkProgress son intention de ne plus acheter d'espace publicitaire à l'émission de l'éditorialiste conservatrice.

Observant d'abord le silence jeudi matin, Laura Ingraham a présenté ses excuses dans l'après-midi.

Les appels à boycotter Mme Ingraham ont rappelé ceux qui avaient visé le présentateur conservateur Bill O'Reilly, débarqué de Fox News en avril dernier après de nombreuses accusations de harcèlement sexuel.