Jonathan Roberge est coanimateur de l'émission du matin du 94,3 ÉNERGIE depuis un an. Il a écrit de populaires webséries comme Papa et Fiston. Avec son acolyte Mathieu Genest, il vient de lancer le livre Le Petit Roberge un petit peu illustré, adaptation de ses capsules radio, dans lequel il réinvente les définitions de plusieurs mots et expressions.

Mener un projet à la fois

Contre

«Je suis workaholic, je fais partie de ceux qui sont nés comme ça. Peut-être que je vais mourir plus jeune, mais c'est impossible pour moi de faire un projet à la fois. Comme pigiste, je ne peux pas me le permettre, ce serait irresponsable de ma part parce que j'ai une famille à faire vivre. Mais même si je fais quatre projets en même temps, je ne botcherai jamais, quitte à dormir juste trois heures dans ma nuit. Quelqu'un qui botche, ça fait partie du top 3 des choses qui le mettent le plus en maudit.»

Le dictionnaire

Pour

«Mon Dieu qu'on a besoin, en tant que société, de connaître le sens des mots. Un mot fait toute la différence, surtout qu'on communique par texto aujourd'hui. Dans Le Petit Roberge, l'idée est de vulgariser de manière humoristique. Par exemple "Cabane à sucre". Avec mon coauteur Mathieu Genest on se demande : mais qu'est-ce qui n'a pas été dit encore? Que c'est beaucoup trop cher pour ce qu'on nous sert. Et ça devient notre angle.»

La prolifération des webséries

Contre

«Quand j'ai commencé il y a huit ans, c'était pour la liberté de création que donnait le web. Cette liberté a disparu avec l'arrivée des grosses boîtes et des commanditaires. Quand il y a de l'argent, on ne peut plus dire ce qu'on veut quand on veut. C'est triste parce que je faisais de l'humour sur le web justement pour que ce ne soit pas trop beige. Là, on va me dire: tu ne peux pas écrire "Ferme ta yeule", mais plutôt "Tais-toi". Mais le gag, c'est que c'est adressé à un enfant! Alors si on dit "Tais-toi", il n'y a plus de gag.»

Parler de consentement avec nos fils

Pour

«C'est une priorité. Si tu savais le nombre de fois que j'en ai discuté avec mon fils. Ce qui m'étonne, c'est qu'il y a autant de gars mal élevés, qui ne sont pas conscientisés à ça. Moi, je ressens une méchante grosse responsabilité envers mes garçons, et j'en parle beaucoup. Ma belle-mère est morte la semaine dernière, et la dernière fois qu'elle a vu mon fils, elle lui a demandé de faire le moins de peine possible aux filles, et de toujours les respecter. Après, on a eu une grosse discussion, lui et moi, à propos des dernières paroles de sa grand-mère.»

L'humour social

Pour

«On en a besoin. Tout humoriste se doit d'être divertissant, bien sûr, mais même si je ne suis pas Deschamps ou Coluche pour faire la morale, je pense que comme société, on a besoin d'un fou du roi. Moi, pour l'instant, je fais du divertissement, mais c'est rare qu'il n'y a pas un message dans mes trucs en deuxième degré. Tu ne peux pas aller en avant et n'avoir rien à dire.»

Un Festival Juste pour rire l'été prochain

Contre

«On pourrait se permettre de skipper une ou deux années de festival d'humour et régler des problèmes de société, au lieu de penser à faire du cash. En ce moment, le mot d'ordre devrait être: mesdames, avez-vous quelque chose à ajouter? C'est à vous de parler, pis on peut se retenir de faire des jokes et d'acheter une compagnie pour l'instant. [...] Je sais que je ne me ferai pas d'amis et que c'est de valeur pour les employés, mais il me semble qu'on est au-dessus d'avoir un festival et des jokes cette année.»