Consécration de son passage au numérique, La Presse a remporté deux prix, hier, lors des 31es prix Gémeaux récompensant traditionnellement le monde du petit écran. L'équipe vidéo a reçu des statuettes pour ses reportages Une entrevue, la nuit de Véronique Lauzon et Mathieu Waddell, ainsi que Wali contre l'EI de Tristan Péloquin et Martin Leblanc.

«Que l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision nous récompense, on en est très heureux. Ça montre qu'il y a de la place aux Gémeaux pour d'autres types de médias que la télé, et nous sommes contents d'avoir pu percer ce mur-là», s'est réjoui Éric Trottier, vice-président à l'information et éditeur adjoint de La Presse.

La Presse avait été nommée chaque année depuis l'arrivée de La Presse+, mais c'est la première fois que des membres de l'équipe sont sacrés par l'Académie.

«C'est un honneur qui démontre un peu le chemin qu'on a parcouru. J'étais dans les premiers à faire de la vidéo à La Presse il y a sept ou huit ans, et on n'aurait jamais pensé gagner un Gémeaux. On partait de loin, et ç'a été un travail d'équipe», a confié Tristan Péloquin, dont les efforts ont été récompensés dans la catégorie Meilleure émission ou série originale produite pour les médias numériques: documentaire. Son reportage Wali contre l'EI, réalisé en partie avec le vidéaste Martin Leblanc, raconte l'histoire d'un Québécois parti combattre le groupe armé État islamique.

«Dans le cas de Martin et Tristan, on est super fiers parce que, à la base, ç'a été une idée très originale d'accompagner ce mercenaire-là sur le front, raconte M. Trottier. C'était très dangereux, mais au final, ç'a donné un très bon reportage.»

Petite équipe, grands résultats

Le travail du duo formé par Véronique Lauzon et Mathieu Waddell a été récompensé dans la catégorie Meilleure émission ou série originale produite pour les médias numériques: variétés. Le concept de la série Une entrevue, la nuit se veut une formule originale d'entrevues réalisées avec des artistes la nuit, dans des contextes choisis à la pièce en fonction de l'invité.

«Véronique a amené les artistes dans un contexte qui les sort de leur bulle habituelle, il y a toujours un peu de magie dans ces entrevues-là, et c'est grâce à elle. Mathieu y est aussi pour beaucoup. Le travail à la réalisation compte énormément», souligne Éric Trottier, vice-président à l'information et éditeur adjoint de La Presse.

«Ce sont des tournages à petite équipe technique. Dans le cas des deux épisodes qu'on avait soumis, c'est moi qui ai fait la réalisation, la caméra, le montage et le son. C'est énormément d'énergie et beaucoup d'heures en montage, alors c'est une belle reconnaissance de l'industrie qui démontre qu'on s'est taillé une place en tant que média numérique», a confié Mathieu Waddell.

«Il y en a qui montaient à sept sur la scène et ils disaient qu'ils étaient une petite équipe, alors que nous, on travaille à deux, parfois trois, a secondé la journaliste Véronique Lauzon. On est d'autant plus fiers et très heureux que notre travail soit reconnu et récompensé.»

Deux autres reportages vidéo publiés dans La Presse figuraient parmi les finalistes, soit les documentaires Ramadan P.Q., du journaliste Hugo Meunier et de la vidéaste Ninon Pedneault, et Apprivoiser la violence, de Maxime Bélisle, Olivier Jean et Pierrick Patry Gobeil.

Photo Olivier PontBriand, La Presse

Tristan Péloquin a été récompensé dans la catégorie Meilleure émission ou série originale produite pour les médias numériques: documentaire. Son reportage Wali contre l'EI, réalisé en partie avec le vidéaste Martin Leblanc, raconte l'histoire d'un Québécois parti combattre le groupe armé État islamique.