Quatre plaintes soumises au Conseil de presse du Québec (CPQ) ont été retenues récemment par le tribunal d'honneur des médias. La station de radio CHOI 98,1 FM Radio X, à deux reprises, et les quotidiens La Voix de l'Est et La Presse ont ainsi été blâmés par le CPQ.

Les animateurs de la station de radio CHOI 98,1 FM Radio X Denis Gravel et Jérôme Landry ont reçu un blâme du Conseil de presse pour des « propos méprisants et discriminatoires » tenus à l'endroit des assistés sociaux, lors de l'émission Le show du matin. Les deux hommes n'en sont pas à leur première offense en cette matière. « On tolère des gens 10, 11 ans sur le BS alors qu'ils sont aptes au travail [...]. Ces gens-là sont des voleurs ! [...] Il faut protéger les enfants de ces BS-là », ont-ils notamment déclaré en ondes. Selon le CPQ, les deux animateurs ont fait preuve d'un « mépris flagrant à l'endroit des assistés sociaux, mais également à l'égard de ceux qui les défendent » en utilisant notamment de façon répétée le terme « BS ».

CONFLIT D'INTÉRÊTS

Un coanimateur à la station de radio CHOI 98,1 FM Radio X, Jean-Christophe Ouellet, était en conflit d'intérêts « évident » lors d'une chronique sur le vapotage faite à l'émission Maurais live, a tranché le Conseil de presse. Au printemps 2015, M. Ouellet a commenté en ondes le projet de loi 44 destiné à restreindre l'usage de la cigarette électronique, alors qu'il est lui-même propriétaire d'une boutique de vapotage. « Il aurait dû s'interdire d'aborder tout sujet touchant au vapotage », soutient le CDP. L'animateur Dominic Maurais est également blâmé par le Conseil pour ne pas être intervenu afin d'éviter ce conflit d'intérêts. « Au contraire, il banalise la situation et la cautionne, en badinant avec M. Ouellet et en adoptant envers lui une attitude complaisante. »

COUVERTURE INÉGALE

Le journal La Voix de l'Est a reçu un blâme du Conseil de presse pour sa couverture inégale du procès pour agressions sexuelles de Richar Piscoya. Le quotidien avait publié le 18 novembre un texte en page 7 intitulé « Agression sexuelle d'une mineure : "J'ai dit non, mais ils ont continué" », relatant l'interrogatoire d'une femme. Or, l'acquittement de M. Piscoya n'a été rapporté que neuf jours plus tard dans un très court article en page 18 qui n'a pas été publié en ligne. Les membres du Conseil ont jugé que le journal n'avait pas « suffisamment rendu compte de la position de la défense» et qu'il avait fait un « suivi déficient » du procès. Le titre de l'article du 18 novembre portait également « atteinte au droit à la présomption d'innocence » de M. Piscoya.

« INFORMATION INEXACTE ET SENSATIONNALISTE »

Une plainte contre La Presse a été retenue partiellement par le Conseil de presse. Le blâme distribué par le tribunal d'honneur concerne le titre d'un article publié le 7 mai 2014. Ce texte racontait la colère des parents d'un jeune autiste qui n'avait pas été invité à la cérémonie de remise des diplômes de son école, même si son parcours scolaire était terminé. Les membres du tribunal d'honneur reprochent à La Presse d'avoir transmis une « information inexacte et sensationnaliste » à la une du numéro en laissant croire dans le titre, « Un élève de second ordre », que le jeune homme avait été « victime de discrimination ». Un grief de partialité a aussi été retenu contre La Presse, bien que deux membres aient exprimé leur dissidence. Des griefs d'inexactitude et de manque d'équilibre ont toutefois été rejetés par le Conseil.