Nathalie Normandeau perd ses tribunes dans la foulée de son arrestation par l'Unité permanente anticorruption (UPAC). La station de radio FM93 et le Journal de Montréal ont annoncé la suspension de leur collaboration avec l'ex-vice-première ministre.

Peu après son arrestation par les policiers ce matin, la station de radio de Québec a pris la décision de mettre en parenthèses sa collaboration avec Nathalie Normandeau. Le visage de l'ex-ministre a aussitôt été retiré de la bannière annonçant l'émission Duhaime le midi qu'elle coanimait avec Éric Duhaime depuis 15 mois.

Cogego Média a publié un bref communiqué ce matin pour expliquer sa décision. «Suite à l'arrestation ce matin par l'UPAC de l'animatrice du FM93, la direction de Cogeco Média annonce qu'elle suspend l'animatrice, sans solde et en accord avec les normes et pratiques de l'entreprise, et ce jusqu'au dénouement des procédures», indique la missive.

Le FM93 s'est refusé à commenter davantage la situation pour l'instant pour ne pas nuire au processus judiciaire, a indiqué Pierre Martineau, directeur général de la programmation.

La voix de Nathalie Normandeau n'a pas complètement disparu des ondes du FM93 puisque certains annonceurs avaient retenu ses services pour vanter leurs produits. C'est le cas d'une entreprise de rénovation de cuisines, Sanfaçon design. L'entreprise doit statuer la semaine prochaine si elle maintient sa campagne qui roule présentement en boucle à la radio.

Seul au micro, Éric Duhaime a repris du service à 11 heures au moment même où l'UPAC détaillait les faits reprochés aux personnes arrêtées ce matin. Il a débuté son émission de radio en disant avoir l'«impression de vivre un cauchemar».

Éric Duhaime a dit avoir appris la nouvelle tôt ce matin. «Ça a été comme un cauchemar. Je me suis dit: «Qu'est-ce qui vient d'arriver».» L'animateur s'est dit déchiré dans sa réaction à l'arrestation de sa collègue. «En tant que citoyen, si des gens ont fait des choses de répréhensibles, qu'ils payent pour», a-t-il dit. À l'inverse, «je vois le côté humain et j'ai une tristesse par rapport à ça».

Avant d'accepter d'animer une émission de radio avec Nathalie Normandeau, l'animateur a répété l'avoir questionnée sur les nombreuses allégations qui circulaient à son sujet. Celle-ci lui a assuré «qu'elle n'avait rien à se reprocher».

L'animateur a par ailleurs souligné que les arrestations surviennent la journée même du budget provincial, un «très drôle de timing». Éric Duhaime a aussi répété à plusieurs reprises qu'il était étonné que les enquêtes se soient concentrées sur sa collègue. Selon son expérience en politique, lui qui a été au sein de l'Action démocratique du Québec, si corruption il y a, «ça ne se passe dans le bureau d'un simple ministre, ça se passe beaucoup plus haut».

Éric Duhaime a dit avoir reçu de nombreux messages d'appui d'auditeurs, en lisant un selon qui cette arrestation vise à faire taire Nathalie Normandeau, qui s'est montrée critique du gouvernement Couillard. L'animateur a répondu qu'il «faut attention aux théories du complot».

Animateur vedette au FM93, Gilles Parent a pour sa part noté sur les réseaux sociaux que «les accusations sont graves: complot, fraude, abus de confiance et corruption envers des fonctionnaires de l'état».

Collaboratrice du Journal

Nathalie Normandeau ne collaborait pas uniquement au FM93. Depuis le 22 février, elle signait une chronique dans le Journal de Montréal et le Journal de Québec. Elle a signé seulement deux textes depuis. Québécor a elle aussi pris la décision de suspendre cette collaboration. «Évidemment, la collaboration est suspendue»,  indiqué une porte-parole de l'entreprise, Véronique Mercier.

CAPTURE D'ÉCRAN

Les dernières chroniques de Nathalie Normandeau sur le site du Journal de Montréal.