Avant d'arriver au quotidien de la rue Saint-Jacques, certains journalistes de La Presse ont eux aussi fait leurs classes à CISM. Quatre d'entre eux nous ont livré leurs meilleurs souvenirs.

Olivia Lévy, journaliste à la section Pause

«À 19 ans, animer une émission en direct pendant une heure chaque semaine, réaliser des entrevues avec des gens comme Chantal Jolis, Gad Elmaleh et Vincent Cassel dans notre studio à l'Université de Montréal, c'était fou! Je n'avais peur de rien. Avec un brin de folie, je suis même allée, à mes frais, couvrir le Festival de Cannes en 1994, l'année ou le film Pulp Fiction de Quentin Tarantino a remporté la Palme d'or. Tous les jours, d'une cabine téléphonique, je faisais mon compte rendu en direct à CISM! Quelle époque formidable!»

Hugo Dumas, Chroniqueur aux Arts

«On s'appelait les Quatre Fantastiques. Comme quoi Éric Salvail n'a rien inventé à Énergie. Nous animions L'aube apprivoisée (pas notre choix de titre, au secours!), tous les mardis de 6 h à 9 h. Nous avions imaginé un radio-roman hebdomadaire, Cliché à Bringensville, qui aurait pu être le précurseur du Coeur a ses raisons, avec des personnages qui s'appelaient Robbie ou Mélinda. Nous déconnions en ondes et notre directeur musical (salut Richard Labbé!) rayait de notre feuille de route les chansons trop rock. Le cours du mardi à 9 h 30 à l'UQAM était pénible. Peu importe, nous étions fidèles au micro à 6 h avec nos cernes, nos gros cafés et nos feuilles chiffonnées. Le bonheur, quoi.»

Richard Labbé, journaliste aux Sports

«Ce qui est fabuleux, dans une radio étudiante, c'est qu'on peut y faire toutes nos erreurs de débutant. J'y ai appris une foule de choses: ne jamais me surestimer - assistance approximative à notre premier radiothon-spectacle en 1995: 22 personnes - , toujours bien connaître mes sujets - je croyais sincèrement que Paul Buissonneau était juste un gars qui faisait des publicités de pizza - , et ne pas trop faire confiance au monde, comme la fois où notre réceptionniste devait programmer un CD de musique ambiante pour la nuit, mais qu'elle a mis sur repeat Buck McDonald des Krostons, une pièce country-punk de deux minutes qui est restée en ondes pendant six heures!»

Hugo Meunier, journaliste aux Arts

«À l'époque, je portais un collier de billes en bois, MC Gilles (un des rares salariés de la station) était juste Dave Ouellet, et je me sentais pas mal imposteur comme futur journaliste. Encouragé par une blonde super motivée, je me suis enrôlé dans l'émission. Ma mission consistait à préparer chaque semaine un ORNI (Object Radiophonique Non Identifié), soit un sketch loufoque inspiré de l'actualité. Des capsules réalisées avec les moyens du bord et des vieux CD de bruitage. Je crois que l'ensemble de mon oeuvre serait aujourd'hui censuré et pas juste pour mes imitations boiteuses ou blagues foireuses.»