«Quand on reprend une entreprise qui a connu sa part de défis, on essaie de lui redonner une personnalité tranquillement pas vite, et j'ai l'impression que Bernard, c'est une excellente façon de faire ça», affirme Gregory Charles.

Toutefois, l'embauche de Bernard Derome n'est pas le seul changement dans le plan que Charles a conçu pour relancer les deux stations de Radio Classique, que lui a vendues Jean-Pierre Coallier. Marc Hervieux, qui a chanté un peu partout dans le monde et qu'on entendait déjà à Radio Classique, sera à la barre d'une émission faite sur mesure pour lui, Première classe, le samedi et le dimanche de 10h à 14h, et ce, depuis le week-end dernier.

Le nouveau patron sera lui aussi mis à contribution. Six ans après avoir perdu son émission dominicale lors de la refonte de la Première Chaîne et d'Espace Musique, Gregory Charles a repris du service le samedi et le dimanche de 14h à 18h depuis hier et avant-hier.

Dans cette émission intitulée Sans escale, promet-il, les auditeurs retrouveront le Gregory Charles qu'ils écoutaient à Radio-Canada. «Quand bien même j'essaierais de faire autre chose, c'est ça que je suis en radio: un gars sans plan, sans destination et sans escales.»

«J'adore me retrouver derrière un microphone, me donner un point de départ et ne plus arrêter, poursuit-il. Lorsque j'ai soumis mon nom à mon nouveau patron, qui est moi-même, j'étais bien content qu'il me dise: «Sais-tu? Ça nous intéresse, cette idée-là.»»

La radio des classiques

Son émission, estime-t-il, s'intègre parfaitement à la nouvelle philosophie de Radio Classique qui se veut la «radio des classiques» qu'ils soient jazz, populaires ou associés à la musique dite classique.

En août dernier, le CRTC a approuvé la demande de Charles et son équipe de jumeler en réseau les stations FM 99,5 de Montréal et 92,7 de Québec, jusque-là déficitaire, qui avaient des licences différentes.

Désormais, les deux stations proposeront donc la même programmation, produite à parts à peu près égales à Montréal et à Québec, précise leur propriétaire. De plus, cette décision du CRTC permettra à la station de Québec d'élargir son vocabulaire musical, comme pouvait déjà le faire sa jumelle de Montréal.

«Avec la musique classique, et non pas «les classiques», on dépasse largement les quotas requis par notre licence, précise Gregory Charles. Je ne le crie pas haut et fort, là, mais on pourrait diffuser du Marie-Mai 60% du temps, et on respecterait notre licence. Mais ce n'est pas notre but. On a des points de repère musicaux, mais on a surtout un ton: bonheur, beauté, sérénité. Je sais que c'est bizarre de dire ça à propos d'une station de radio, mais souvent, je me fais dire ça par les gens: «Une heure de tranquillité, c'est-tu trop demander?»»